Un ancien président de la République avec un bracelet électronique, c’est le bordel. C’est pourtant ce qui va arriver à Nicolas Sarkozy. Bien sûr, il y aura toujours des partisans et des vétérans qui crieront à l’acharnement. Les pièces de rechange ne manqueront pas non plus pour jouer la mélodie de la « République des juges » sur le juke-box des nostalgiques de l’UMP. Tout cela est connu et assez convenu. Il convient toutefois de préciser que cette condamnation n’est pas l’œuvre d’une seule juridiction. Les conseils de l’ancien Président ont épuisé toutes les voies possibles de l’arsenal juridique pour éviter une issue infâme. En vain. Difficile dans ces conditions d’appeler à la cabale à moins de mettre tous les magistrats du pays dans le même sac. Ce qui n’empêche pas l’entourage de Nicolas Sarkozy de s’y essayer, pointant d’hypothétiques couacs de procédure.
Mieux – ou pire – la prochaine étape judiciaire n’aura pas lieu en France, mais devant la Cour européenne des droits de l’homme. Après avoir fait confiance à la justice de son pays, l’ancien locataire de l’Élysée espère que la confiance placée dans la justice de son continent parviendra à effacer la tache sur son CV. La jurisprudence sur le recours aux propos « captés » entre un avocat et son client pourrait, pense-t-il, le sortir du pétrin. Mais pour cela, il faudrait que la CEDH condamne la France : soit de manière comique, soit grotesque, soit attristante. Supprimez l’entrée inutile.
Dans quelques semaines, Nicolas Sarkozy aura rendez-vous avec un juge de l’application des peines. Ce JAP devrait logiquement lui permettre de participer « librement » au procès sur le financement de la campagne présidentielle de 2007, le 6 janvier. Après cela, Sarkozy en aura-t-il fini avec les réunions judiciaires ? Non, puisqu’il s’est également pourvu en cassation dans l’affaire Bygmalion. Grandeur et décadence.
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