Très discret sur ses origines insulaires, le maire (DVG) de Marseille Benoît Payan reste néanmoins très attaché à la Corse et à son village de Carbuccia, une commune de près de 400 âmes, située à une quarantaine de kilomètres au nord-est. d’Ajaccio, dans la micro-région de la Haute Vallée de Gravona. Présent dans la ville impériale pour la visite pontificale, l’édile, qui n’hésite pas à s’exprimer en corse, a notamment assisté à la clôture par le pape François de la conférence sur la piété populaire avant de rejoindre la cathédrale et d’assister à la messe célébrée à Casone.
Vous assistez à la visite du Pape François en Corse à l’invitation du maire d’Ajaccio, pourquoi était-il important pour vous d’être présent ?
Il s’agissait d’abord, évidemment, de la possibilité de revoir le Pape, d’écouter son message qui, au-delà de la foi, de la piété, de la religiosité, est un message de paix et de fraternité. Dans un monde en crise et en bouleversement, nous avons besoin de personnes extraordinaires comme le Pape qui diffusent un message de paix. Aujourd’hui, il y a trop de bellicistes, de gens qui veulent la division, la fracture de la société et ici, nous avons un homme extraordinaire qui nous appelle à nous tenir la main. quelle que soit notre religion, notre histoire, notre couleur de peau et ça fait du bien. Et le fait qu’il ait choisi la Corse, cette île au milieu de la Méditerranée balayée par les vents de l’histoire, ballottée de difficulté en difficulté est aussi un message très fort qu’il adresse à la Corse et au peuple corse.
Vous avez été le premier à saluer, à accueillir le Pape devant les marches de la cathédrale d’Ajaccio, comment cela s’est-il passé ?
Il m’a dit : “tu te souviens de Marseille ?” Il ne peut pas imaginer à quel point je m’en souviens. Bien sûr je me souviens de ce qui s’est passé à Marseille, il était content que j’étais là et c’était surtout moi qui étais content. J’étais heureux de représenter ma ville et nous sommes nombreux ici car les liens entre la Corse et Marseille sont très forts. Un journaliste corse m’a dit « vous êtes le maire de la première ville corse » ; c’est vrai et pour moi c’est très significatif personnellement et en tant que maire de Marseille.
Oui, parce que vous êtes vous-même d’origine corse, cela rend cette visite d’autant plus particulière…
Je suis venu en citoyen, pour l’écouter, partager des moments avec des gens que je revois avec plaisir, et pour deux raisons.
Quelles relations entretenez-vous avec Ajaccio et la Corse en général ?
Vous l’avez compris, mes relations sont telluriques avec la Corse. Entre Ajaccio et Marseille, il y a des relations de longue date et quelles que soient les aventures, les vicissitudes, les changements politiques… cette fraternité urbaine doit exister. J’entretiens également des amitiés avec Gilles Simeoni qui est quelqu’un de très important pour moi, y compris dans ma vie car il est inspirant. C’est une immense personnalité et la Corse a beaucoup de chance de l’avoir.