Il s’agit d’une sanction sans précédent pour un ancien chef d’Etat. L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné à un an de prison sous bracelet électronique. La Cour de cassation a rejeté ce mercredi 18 décembre le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes téléphoniques. Il a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence.
Jusqu’ici suspendue, cette peine, à laquelle s’ajoute trois ans d’inéligibilité, est désormais applicable : Nicolas Sarkozy, 69 ans, sera convoqué devant un juge de l’application des peines qui devra déterminer les modalités de son bracelet électronique. C’est la première condamnation définitive de l’ex-président.
Il portera l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme
Nicolas Sarkozy « se conformera » à la sanction imposée mais portera l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), a annoncé son avocat, Patrice Spinosi. “En parallèle, il fera appel dans les prochaines semaines à la Cour européenne, comme il en a désormais le droit, pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont refusés”, a-t-il ajouté. Cette saisine n’empêche toutefois pas l’exécution des sanctions imposées.
“Je ne suis pas décidé à accepter la profonde injustice qui m’est faite”, a écrit l’ancien chef de l’Etat en parlant de son innocence. “J’assumerai mes responsabilités et j’en ferai face à toutes ses conséquences”, a déclaré l’ancien président. « Le recours que je lance devant la CEDH pourrait malheureusement conduire à une condamnation de la France », souligne-t-il encore, estimant qu’il n’aurait pas engagé cette démarche s’il avait « bénéficié d’une analyse juridique sereine ». « On me reproche d’avoir pensé aider une demande qui n’a jamais été formulée, par une intervention qui n’a jamais été faite, en échange d’un service qui n’a jamais été demandé ni rendu ! », dénonce-t-il.
Convocation devant le juge de l’application des peines
Nicolas Sarkozy doit désormais être convoqué – en principe dans un délai de moins d’un mois – devant un juge de l’application des peines (JAP), qui déterminera les modalités de son bracelet, qui sera posé ultérieurement.
Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été condamné en première instance le 1er mars 2021, puis en appel le 17 mai 2023. L’ancien locataire de l’Elysée a été reconnu coupable de s’être marié en 2014, aux côtés de son avocat historique Thierry Herzog, un « pacte de corruption » avec Gilbert Azibert, premier magistrat à la Cour de cassation, pour qu’il transmette des informations et tente d’influencer un pourvoi déposé par Nicolas Sarkozy devant la Affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’une « aide » promise pour un poste honorifique à Monaco.
Les trois hommes ont été condamnés à la même peine, l’avocat étant interdit de porter la robe noire pendant trois ans. Leurs appels ont également été rejetés et ces condamnations sont donc définitives.