Le militant anti-chasse à la baleine Paul Watson a été libéré mardi 17 décembre de sa détention au Groenland, après que le Danemark a décidé de refuser une demande d’extradition japonaise suite à un affrontement avec des baleiniers en 2010. Watson est détenu depuis juillet lorsque son navire a accosté à Nuuk – la capitale du territoire autonome danois – en vertu d’un mandat d’arrêt japonais de 2012, qui l’accuse d’avoir endommagé un baleinier et blessé un baleinier.
“Cela fait cinq mois et c’est le premier jour de liberté, donc je me sens bien”, a déclaré Watson à l’Agence - (AFP) lors d’un appel vidéo peu après sa libération du territoire autonome danois. Il a ajouté que sa détention avait également mis en lumière « l’abattage illégal de dauphins et de baleines dans les îles Féroé » par le Danemark.
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Watson, qui a joué dans la série de télé-réalité Guerres de baleines, a fondé Sea Shepherd et la Fondation Captain Paul Watson (CPWF) et est connu pour ses tactiques radicales, notamment ses affrontements avec les baleiniers en mer.
Jean Tamalet, l’un des avocats de Watson, a déclaré à l’AFP que “le combat n’est pas terminé”. “Il va falloir désormais contester la notice rouge et le mandat d’arrêt japonais, pour faire en sorte que le capitaine Paul Watson puisse à nouveau parcourir le Monde en toute sérénité, et ne plus jamais vivre un épisode similaire”, a déclaré Tamalet.
Watson a également déploré d’être sur la liste des notices rouges d’Interpol, affirmant qu’elle “est destinée aux tueurs en série, aux criminels de guerre et aux principaux trafiquants de drogue”.
Watson souhaite rentrer en France, où il vit depuis juillet 2023 et où ses deux jeunes enfants sont scolarisés. Il a demandé la nationalité française en octobre. Les déboires juridiques de Watson ont attiré le soutien du public et des militants, notamment l’éminente défenseure de l’environnement britannique Jane Goodall, qui a exhorté le président français Emmanuel Macron à lui accorder l’asile politique.
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Prêt pour le pire
Lamya Essemlali, directrice de Sea Shepherd France, a déclaré à l’AFP qu’elle “n’arrive toujours pas à y croire”. S’exprimant aux côtés de Watson après sa libération, elle a déclaré qu’elle “était prête au pire, prête à se battre, même pour le faire sortir du Japon s’il le fallait”.
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La police du Groenland a indiqué dans un communiqué qu’à la suite de la décision du ministère de la Justice dans l’affaire d’extradition de Paul Watson, l’homme de 74 ans a été libéré à 8h46 heure locale (10h46 GMT). « Il est libre. Nous venons d’être informés par le ministère de la Justice qu’il ne sera pas extradé”, a déclaré à l’AFP Julie Stage, l’avocate de Watson.
Selon des documents consultés par l’AFP, le Danemark a pris sa décision en tenant compte de la durée de détention de Watson après son arrestation et du - qu’il faudrait pour procéder à une éventuelle extradition.
Le ministère a également pris en compte « le fait que les actes pour lesquels l’extradition est demandée remontent à plus de 14 ans, ainsi que la nature de ces actes en général ». “La décision est basée sur une évaluation globale des circonstances de l’affaire spécifique”, a indiqué le ministère dans un communiqué.
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Contactés par l’AFP, les responsables du ministère japonais des Affaires étrangères en charge du dossier n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter.
J’ai essayé de faire taire
Watson a été arrêté le 21 juillet, alors que son navire était en route pour « intercepter » un nouveau navire-usine baleinier japonais dans le Pacifique Nord, selon le CPWF. Tokyo accuse Watson d’avoir blessé un membre d’équipage japonais avec une bombe puante destinée à perturber les activités des baleiniers lors d’un affrontement entre Sea Shepherd et le navire Shonan Maru 2 en 2010.
Les avocats de Watson ont déclaré disposer de séquences vidéo prouvant que le membre d’équipage n’était pas sur le pont lorsque la bombe puante a été lancée. “Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime était de dénoncer l’illégalité d’un massacre industriel déguisé en recherche scientifique”, a déclaré à l’AFP l’un de ses avocats, François Zimeray.
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Zimeray a ajouté que Watson « pourra désormais reprendre son combat pour le respect de la nature ». Zimeray a déjà fait valoir que Watson ne bénéficierait pas d’un procès équitable au Japon. “Au Japon, il existe une présomption de culpabilité”, a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant : “Les procureurs sont fiers d’annoncer qu’ils ont un taux de condamnation de 99,6%”.
Pas de commentaire sur le Japon
En septembre, les avocats de Watson ont contacté le rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, affirmant qu’il pourrait être « soumis à un traitement inhumain » dans les prisons japonaises.
Le ministre danois de la Justice, Peter Hummelgaard, a souligné que « cette décision ne signifie pas que le Danemark partage les inquiétudes soulevées dans certains cercles concernant le système juridique japonais et la protection des droits de l’homme au Japon dans le cadre de cette affaire spécifique ».
« Le Japon est un État démocratique qui respecte les droits humains fondamentaux. Il y a également eu un dialogue efficace et étroit avec les autorités japonaises », a déclaré Hummelgaard.
Dans un rare commentaire public sur l’affaire, le ministre japonais des Affaires étrangères Takeshi Iwaya a déclaré que la demande d’extradition était « une question d’application de la loi en mer plutôt qu’une question de chasse à la baleine ».
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