Dans quel état êtes-vous lorsque vous terminez votre matinée radio et télé ?
Je ne suis jamais très content de moi, ambiance « on refait le match » ! (Rire). Je me dis que j’aurais dû demander ceci et cela, il me faut généralement une bonne heure pour redescendre et accepter la réalité de la matière vivante. Je vis de manière particulièrement spontanée. Il y a ce que je prépare et ce que je dis finalement, selon la personne que j’ai en face de moi. Il n’y a jamais deux entretiens identiques, même avec les mêmes invités. Peu importe le déroulement de l’entretien, je suis toujours amusé lorsque les gens reviennent. J’en déduis que des normes élevées sont une forme de réussite.
Est-il vrai que vous passez du studio RMC à celui de BFMTV en changeant de chaussures ?
Assez ! Je suis en baskets à la radio puis en talons pour Face to face. C’est symbolique de deux ambiances un peu différentes et pour moi, c’est une forme de hauteur. J’ai besoin d’une sorte d’équipement de combat pour cet entretien plus formel. J’arrive avant tout nourri de ce que j’ai vécu au cours de la matinée et notamment des témoignages de tous les auditeurs qui m’interpellent chaque matin en me racontant leur vie. C’est très important pour moi, je pense constamment à eux lorsque je pose des questions à mes invités.
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Est-ce là aussi que vous puisez cette énergie en montant au créneau et en occupant l’air jusqu’à 10 heures du matin à partir du 6 janvier ?
Il y a en tout cas une sincérité dans ma démarche. Je suis à peu près le même dans la vie que dans les ondes. Notre rôle, nous présentateurs et intervieweurs, est de poser les questions que nous soulevons entre amis ou collègues. Bien sûr, il y a des sujets qui s’y prêtent plus que d’autres, tout le monde ne se demande pas tous les jours comment résoudre le conflit au Moyen-Orient ou en Ukraine… Mais il y a des sujets qui préoccupent beaucoup les Français comme la dynamique des prix par exemple. , ces prix modulables selon la demande. Chaque semaine, j’ai envie de casser mon téléphone lorsque j’achète des billets de train pour une famille nombreuse… Ce sont des sujets que je trouve importants d’aborder avec les politiques. Ce monde ne doit pas être retiré de notre vie quotidienne.
L’émission que vous allez présenter prochainement sur RMC Story, en access, Apolline chez vous, est-elle dans la continuité de ce que vous proposez déjà ?
Exactement. C’est un projet qui me tient beaucoup à cœur. J’ai eu l’idée… Je cherchais depuis très longtemps, je me disais que j’avais des témoignages extraordinaires venant de toute la France, de personnes de tous horizons. Chacun me fascine et me donne envie d’aller plus loin car j’ai souvent faim quand je raccroche, je sens qu’ils ont autre chose à raconter. Ils sont chacun un petit bout de France. Alors je me suis dit qu’on allait les rappeler et aller chez eux ! Je vais m’asseoir avec eux, sur le canapé, à la table de la cuisine et à travers ces vies à la fois ordinaires et extraordinaires, et raconter ces petits bouts de France. J’éprouve autant de plaisir, sinon plus, à interagir avec les gens ordinaires qu’avec les ministres.