Nouveau gouvernement : sur les retraites, un consensus est-il possible ?

Nouveau gouvernement : sur les retraites, un consensus est-il possible ?
Nouveau gouvernement : sur les retraites, un consensus est-il possible ?

La question des retraites est au cœur des discussions sur la formation d’un nouveau gouvernement. Avec une inflexion du côté du Parti socialiste, Olivier Faure se dit prêt à remplacer l’abrogation de la réforme des retraites par son « gel », accompagné de la tenue d’une « conférence sur le financement » des retraites avec les partenaires sociaux. Une ligne partagée par le communiste Fabien Roussel.

Du côté de la droite et des macronistes, pas question de revenir sur la réforme souhaitée par Emmanuel Macron et qui s’est traduite par un changement de l’âge légal de 62 à 64 ans. Mais depuis cet automne, nous nous sommes dits prêts à discuter « d’amélioration » avec les partenaires sociaux.

Personne n’échappera au choc massif du vieillissement démographique.

« Qu’on l’abroge ou qu’on le modifie, peu importe… sauf sur le plan symbolique et politique. Car personne n’échappera au choc massif du vieillissement de la population ni au fait que cette réforme de 2023 ait des trous dans le vacarme», a déclaré dimanche à La Tribune Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du Cercle des économistes. “En l’absence de réforme ou de progrès médical, la devra dépenser chaque année environ 50 milliards d’euros de plus qu’aujourd’hui pour la protection sociale à partir de la prochaine décennie”, souligne-t-il. « Pour désamorcer le débat national », il préconise cependant « de revenir à un âge légal de départ à la retraite plus bas, éventuellement 62 ans ». Selon lui, « si l’on veut traiter les problèmes de manière plus équitable, il faut mettre l’accent sur les rentes, qui permettent de réellement prendre en compte les grandes différences d’entrée sur le marché du travail ».

« Si on voulait être encore plus juste, on pourrait envisager un système italien, considérant une combinaison d’âge et de durée, plutôt que les deux critères séparément », défend, dans un entretien avec Marianne, l’économiste Charles Dennery, auteur de « Reforming (vraiment) des retraites » (PUF). « Dans une telle logique, par exemple, la somme de l’âge et de la durée devrait être égale à 107. On pourrait donc démarrer au taux plein à 64 ans avec 43 rentes, ou à 62 ans avec 45 rentes, ou à 67 ans avec 40 ans. vieux», illustre-t-il.

Alors que tous les partis sont concentrés sur l’élection présidentielle, l’heure est aux manœuvres démagogiques.

Question clé : un véritable changement de posture pour chacun, permettant une réouverture sereine du projet de retraite, est-il vraiment possible ? « Alors que tous les partis sont concentrés sur l’élection présidentielle, l’heure est aux manœuvres démagogiques fondées sur les préjugés idéologiques de chacun d’eux », observe Charles Wyplosz, professeur d’économie à l’Institut de hautes études internationales et du développement. , dans une contribution publiée sur le site Telos. Ce qui, selon lui, rend peu probable un travail en profondeur dans les trois prochaines années. Selon lui, la stratégie des partis politiques au pouvoir risque d’être la suivante : « Puisqu’aucun accord n’est possible, il est préférable de déclarer un cessez-le-feu et de gérer simplement les affaires courantes sans chercher à mener des réformes impossibles. »

Quelle que soit la décision prise, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, Renaud Villard, recommande d’éviter un « calendrier trop brutal » en cas d’évolutions. « L’année dernière, à neuf mois entre l’annonce et l’entrée en vigueur de la réforme, le défi à relever était énorme, et on n’aurait pas pu le faire plus vite », expliquait-il, en septembre, au Parisien.


Combien coûterait une abrogation de la réforme Macron ?

Renoncer au relèvement progressif de l’âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d’euros en 2025 et près de 16 milliards en 2032, selon Les Échos. Une estimation basée sur les chiffres de la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Lequel a indiqué qu’il “confirmait l’ordre de grandeur”, sans donner plus de précisions.

Le scénario envisagé par cette simulation est le suivant : un retour à l’âge légal de 62 ans et aux dispositions de la précédente réforme Touraine en matière de durée de cotisation. Mais aussi un maintien des mesures de revalorisation des petites retraites, décidées par le gouvernement Borne pour faciliter l’acceptation de la réforme.

Toujours selon cette estimation, l’abrogation de la réforme pourrait plonger encore davantage le déficit du système de retraite dans le rouge, avec un déficit estimé à environ 15 milliards d’euros à partir de 2025 et 32 ​​milliards d’euros en 2032.

La France insoumise avait tenté de faire voter l’Assemblée nationale sur l’abrogation de la réforme des retraites, lors de sa session parlementaire, le 28 novembre. Une tentative repoussée par le camp présidentiel, qui avait déposé des centaines d’amendements pour éviter un vote dans les délais impartis. -. Le Rassemblement national avait d’ailleurs tenté, sans succès, de voter l’abrogation, lors de sa créneau du 31 octobre.

France

 
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