Ce lundi 2 décembre, à la barre de la cour d’assises de Paris, Brahim Chnina, accusé d’avoir orchestré une fatwa numérique ayant conduit à la mort de Samuel Paty, a livré une prestation qui a tourné à la catastrophe. Oscillant entre ambiguïté provocatrice et indécence assumée.
Son célèbre masque chirurgical a disparu. En quatre ans, Brahim Chnina semble en avoir gagné vingt. Mince, sa barbe et sa tête sont désormais striées de blanc, comme le pull crème qu’il porte. Seule sa voix, reconnaissable dans la célèbre vidéo qui a entraîné la mort de Samuel Paty, n’a pas changé. Le père de famille campe là, sous les yeux des siens, le regard hagard, une bouteille de Cristalline à portée de main.
Ce 2 décembre, dans la salle comble de la cour d’assises de Paris, s’annonce historique. Il doit faire la lumière sur cette affaire qui ne cesse de tourmenter l’orgueil d’une société consciente de voir en elle le reflet de sa propre lâcheté. L’air est lourd, alourdi par les éclats des avocats de la défense, qui fustigent le président et s’en prennent directement à leurs homologues des parties civiles, qu’ils accusent d’avoir maltraité Brahim Chnina. L’homme est accusé d’avoir déclenché une fatwa numérique contre Samuel Paty. L’exercice sera méthodique et implacable. Tour à tour, le tribunal, le parquet, les avocats des parties civiles, puis ceux de la défense, vont l’examiner.