A son procès, Pierre Palmade demande pardon aux victimes

A son procès, Pierre Palmade demande pardon aux victimes
A son procès, Pierre Palmade demande pardon aux victimes

Pierre Palmade entouré de ses avocats, teint pâle et visage enfoncé.

AFP

Pierre Palmade s’est dit mercredi lors de son procès “dépassé” par les graves blessures physiques et psychologiques causées aux victimes de l’accident qu’il a provoqué. « Les blessures graves de MY et le traumatisme de MC m’ont renversé. Je suis vraiment bouleversé, testé de les voir en vrai”, a déclaré d’une voix rauque l’artiste de 56 ans lors de ses premiers mots sur le stand. Se tournant vers les bancs des parties civiles, la main sur le ventre, le visage ravagé, il s’est adressé directement à elles pour « demander pardon du plus profond de (son) être ».

D’une voix rauque, l’acteur est revenu sur les circonstances qui ont conduit à cette dramatique collision. Depuis trois jours, Palmade faisait la fête en continu sans dormir entre Paris et sa maison de campagne de Cély-en-Bière, alternant injections de 3-MMC (drogue de synthèse), prise de cocaïne et pratique du « chemsex ». » avec « amis du sexe ». “Nous sommes vraiment comme des zombies, des légumes, nus, ensanglantés”, décrit-il aux juges.

Peine requise : cinq ans de prison

Mercredi en fin d’après-midi, le parquet a requis contre Pierre Palmade une peine de 5 ans de prison, dont 2 ans de prison, avec mandat de dépôt différé. “On ne peut pas être trop indulgent lorsque des dégâts sont survenus et que la conduite sous l’emprise de stupéfiants a provoqué un drame”, a déclaré la procureure Marie-Denise Pichonnier.

Aucun souvenir de l’accident

Vendredi soir, à la tombée de la nuit, l’humoriste monte dans la voiture avec deux compagnons pour aller acheter à dîner au supermarché du coin avant l’arrivée de son dealer chargé du réapprovisionnement en médicaments. Assommé par le 3-MMC, il prend plusieurs lignes de cocaïne avant de reprendre le volant pour se « réveiller à nouveau ».

“Je nous vois tous les trois sortir de la maison euphoriques et puis il fait noir, j’ouvre les yeux et je suis (à) l’hôpital du Kremlin-Bicêtre”, raconte Palmade, qui dit n’avoir aucun souvenir de l’accident. Sur son lit d’hôpital, « on me raconte qu’il y a des blessés, une famille, la perte d’un bébé, des homicides… Beaucoup de mots que je ne comprends pas. Je comprends que je suis en enfer», confie Pierre Palmade.

A l’ouverture du procès, les victimes de l’accident ont raconté leur vie détruite. Dans la voiture se trouvaient le conducteur de 38 ans et sa belle-sœur de 27 ans à l’avant, et le garçon de six ans de l’automobiliste à l’arrière. Leurs pronostics vitaux sont engagés. «C’est très difficile pour moi d’être présente aujourd’hui dans cette salle, il y a beaucoup de travail qui se fait avec mon psychiatre», a déclaré Mila, ancienne intervenante d’accompagnement des étudiants en situation de handicap (AESH).

Enceinte de six mois au moment de l’accident, elle a subi une césarienne en urgence. Sa fille à naître, prénommée Solin, a été déclarée morte après 32 minutes de réanimation, sans donner aucun signe de vie extra-utérine. Selon une jurisprudence constante de la Cour de cassation, un enfant qui n’est pas né vivant n’existe pas en tant que personne morale.

« J’attends que cette jurisprudence change et que Solin soit la clé pour opérer ce changement », a déclaré celle qui est aujourd’hui maman d’une fille de 2 mois, après une « grossesse très douloureuse ». Interrogé par le président, Pierre Palmade a refusé d’être jugé pour homicide involontaire.

“Je ne pourrai pas revenir à ce que j’étais avant.”

A l’aide d’une béquille, le bras gauche en écharpe, Yuksel Yakut, conducteur de la voiture violemment percutée, s’est assis péniblement devant le tribunal. “Je ne pourrai pas revenir à ce que j’étais avant”, a-t-il déclaré, ses propos étant traduits en turc par un interprète. Son foie et ses intestins ont été touchés et ses hanches restent très fragiles. Ses douleurs le poussent à prendre des médicaments le matin.

« J’étais chef d’équipe, j’avais des amis, le week-end j’essayais de profiter avec mes enfants, ma famille (…). Aujourd’hui, je ne peux plus faire ce genre de choses », a-t-il témoigné. Son fils “n’est vraiment plus comme avant, il ne veut plus sortir avec ses amis, il a redoublé une année à l’école”, a expliqué le père, expliquant que son enfant faisait davantage de cauchemars et était victime de taquineries à cause de cela. de sa mâchoire déformée suite à l’accident.

(AFP)

 
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