C’est en 2012 que Louis Burton arrive sur le Vendée Globe. Douze ans plus tard, le Parisien, Malouin d’adoption, a monté en puissance et beaucoup d’expérience. Après trois Vendée Globes, il aurait peut-être eu envie de faire autre chose, sur un autre support.
« Ce qui me plaît, c’est d’abord la notion d’aventure collective, notamment en recherchant toujours plus de performance. L’équipe travaille et il ne reste plus qu’à finir le travail », précise celui qui a racheté le plan Manuard d’Armel Tripon à son arrivée il y a quatre ans : « Nous avons eu l’opportunité d’acheter ce bateau qui était un prototype assez fou et qui n’avait pas eu le temps de se développer. Nous ne l’avons pas construit mais nous avions un bateau qui a dû être repensé et énormément évolué.
« Un bateau devient fiable quand on casse ce qui était censé casser »
En effet, il lui a fallu du temps pour prendre en main ce bateau. Et il a connu quelques déboires dont deux démâtages (Transat Jacques Vabre 2021 et Route du rhum 2022) lors de cette campagne : « Un bateau devient fiable quand on casse tout ce qu’il fallait casser… comme nous avons tous beaucoup navigué, nous avons tous eu un beaucoup de casse », poursuit Louis Burton, dont l’objectif est de remporter le Vendée Globe : « Je ne l’ai pas encore fait… pas encore. La dernière fois, nous avons travaillé pour être le plus efficace possible. J’ai envie d’y retourner pour essayer de faire aussi bien mais surtout mieux.
Septième après trois jours de course, Burton est dans son élément. Quelques jours avant le départ, il confiait avoir déjà un oeil tourné vers l’avenir : « J’aimerais revenir en 2028 avec le défi de construire un bateau de A à Z ». Il sait déjà avec quel architecte il souhaite imaginer son futur 60 pieds et dans quel chantier il souhaite le construire.
Un bateau neuf et un bateau déjà vendu ?
« Le défi techno est aussi très important pour moi. Avoir travaillé sur ce projet en ayant réalisé plein de transats, ça donne des envies. Avoir la chance de le lancer si tout va bien au retour du Vendée Globe, cela nous permettra de compléter le cahier des charges. Alors qu’un bateau neuf apparaît a priori, que dire de celui sur lequel il part : « Il est peut-être vendu », sourit-il avant d’ajouter : « en tout cas il intéresse plusieurs skippers ».
S’il remportait son quatrième Vendée Globe, repartirait-il en 2028 ? « On a la sélection espoir, qu’on a créée avec Servane (Escoffier). Il y a Baptiste Hulin, qui skippe l’Ocean Fifty et qui est venu nous aider avant le départ du Vendée Globe. S’il reste 15 ou 20 ans pour écrire, ce sera très probablement aussi avec l’idée de transmettre aux jeunes en sélection espoir en accord avec Bureau Vallée. Je ne sais pas si ce sera 2028 ou 2032. C’est le rêve que nous poursuivons. Mais il faut d’abord être le premier à revenir aux Sables…