Entre ironie et scepticisme, les élites russes ont préféré en plaisanter : « Donald Trump ou Kamala Harris ? A Moscou, on sait pour qui les Américains veulent vraiment voter… Vladimir Poutine ! » Dans l’entourage du chef du Kremlin, la victoire du candidat républicain, mercredi 6 novembre, ne suscite cependant pas le même enthousiasme qu’en 2016, lors de la première élection du milliardaire. « Peu importe qui sera élu. En fin de compte, Washington est contre nous. Rien n’a changé. Rien ne changera »» confiait un haut diplomate russe à la veille de l’élection présidentielle américaine.
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Les dirigeants politiques et les hommes d’affaires russes le rappellent d’une seule voix : les espoirs qu’ils avaient nourris avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017 ont été rapidement déçus ; et ses liens prétendument privilégiés avec Vladimir Poutine ne se sont pas concrétisés par de meilleures relations bilatérales. Les premières sanctions américaines contre Moscou, prises après l’annexion de la Crimée en 2014, n’ont pas été levées. Au contraire, ils se sont même multipliés sous la première présidence Trump.
Le Kremlin a rapidement rappelé mercredi qu’il jugerait Donald Trump “sur des actions concrètes”. Vladimir Poutine ne compte pas l’appeler pour le féliciter, a indiqué son porte-parole Dmitri Peskov. « N’oublions pas que nous parlons d’un pays hostile qui est directement et indirectement impliqué dans une guerre contre notre État. »il a insisté.
De son côté, Dmitri Medvedev, l’ancien président russe devenu l’une des voix les plus nationalistes à Moscou, a déjà prévenu : « Nous n’avons aucune raison d’avoir de grandes attentes. Pour la Russie, les élections ne changeront rien, puisque les positions des candidats reflètent pleinement le consensus bipartisan sur la nécessité de vaincre notre pays.»il a prévenu.
“Russophobic orientation”
Lui qui, au Kremlin de 2008 à 2012, a joué les complices des présidents américains et des chefs d’Etat et de gouvernement européens, ne cache pas aujourd’hui sa méfiance à l’égard de Donald Trump trop vite perçu comme un allié du Kremlin : «Un Trump fatigué, qui débite des platitudes telles que ‘Je vais conclure un accord’ et ‘J’ai d’excellentes relations avec…’, sera contraint de respecter toutes les règles du système. Il ne peut pas arrêter la guerre en Ukraine. Ni en un jour, ni en trois jours, ni en trois mois. Et s’il essaie vraiment, il pourrait devenir le nouveau JFK. »
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