Fier de son équipe, le manager de l’Aviron Bayonnais, Grégory Patat, a tenu à saluer, après la rencontre, le caractère de son équipe, allée chercher la victoire contre Toulouse à la dernière minute (12-8).
Grégory, es-tu plus soulagé ou fier ce soir ?
Je suis particulièrement fier. Soulagés aussi, mais fiers car nous avons montré beaucoup de caractère ce soir. Il y a eu beaucoup d’intensité dans les 20 premières minutes. Ça a frappé fort, les Toulousains avaient beaucoup de possessions. On n’avait pas envie de jouer ce match, on a été mis à mal par les Toulousains, mais nous n’avons pas lâché prise. C’est plutôt positif.
Toulouse inscrivait ses premiers points à l’heure de jeu. C’est le signe d’une très belle performance défensive de votre part…
Complètement, oui. Il a fallu tenir le bras de fer, on a eu peu de ballons. On sait que les Toulousains sont très pragmatiques et réalistes, dans la zone de vérité. Ce soir, nous avons eu plusieurs séquences défensives sur notre ligne, où nous avons résisté. Il y a un premier ballon où Cramont arrive en fermé, il explose sur le un contre un. Il y a eu un bras de fer à la 50e minute, juste avant leur essai, mais nous avons tenu le match pendant cinq minutes avec des intensités de tacles qui nous ont été favorables.
N’aviez-vous pas eu peur que le groupe se brise lors du passage devant de Toulouse ?
On savait qu’on allait aller vers ces intensités. Nous aussi, nous voulions frapper fort, mais il y a eu une certaine réaction. On savait que leur banc était composé de beaucoup de jeunes, donc il allait manquer de connexion en fin de match. Nous savions que nous pouvions réaliser ce money-time, mais nous n’avions pas anticipé ce scénario. On avait vraiment envie de garder le ballon pour les rendre plus difficiles. Nous avons gâché une occasion qui aurait pu nous coûter cher, mais la seule séquence positive que nous avons, où nous tenons un peu le ballon, avec un peu de vitesse, est celle où nous avons réussi à sortir de l’impasse.
Que vous dites-vous après le penalty manqué de Joris Segonds ?
Je suis un éternel positif. Je me dis qu’on a encore le tempsmais après, il a fallu faire l’action que nous avons faite. Les consignes à la mi-temps étaient de faire attention à la discipline. On ne voulait pas leur donner trop d’occasions d’entrer dans notre camp, mais on était mis sous pression, on a donné trop de temps forts à Toulouse dans nos 22 mètres. La deuxième consigne était de tenir le ballon. J’ai l’image de cette première séquence où Baptiste Héguy lâche une passe devant la défense… Je pense qu’on était impatients. Il aurait fallu aller encore plus loin dans la possession pour faire sauter le verrou un peu plus tôt.
Que pouvez-vous nous dire sur la performance de Sireli Maqala ?
Sireli, en face-à-face, est extraordinaire. Si on lui laisse un peu d’espace, malgré sa taille, il est très dur au contact. Il a cette capacité à gagner ses duels et cela fait de lui le joueur qu’il est. Il est excellent sur les rucks, très dur avec l’homme. Il a cette capacité de challenger. Même si on savait que l’arbitre sifflait beaucoup pendant cette phase du match, il en a sauvé un ou deux.
Comment analysez-vous cette baisse de régime autour du 50ème ?
C’est à cause de la qualité de l’adversaire. Peut-être que nous avons été emportés. Les vacances nous feront du bien. Toulouse nous a laissé dans notre camp avec un match haut en hauteur. On était sous pression, Willis a fait une masterclass dans les rucks. Quand on voit les premières minutes, qu’il y ait des jeunes ou pas, c’était le Stade toulousain. Ils ont ciblé les rucks offensifs ou défensifs et nous ont mis sous pression. De notre côté, nous n’avons pas pu utiliser Joris Segonds comme nous le souhaitions. Dès lors, il y a eu une guerre au pied et le Stade nous a mis sous pression.
Bayonne est, ce soir, quatrième…
Il valide tout le travail effectué. Le classement est tellement homogène, mais on s’en occupe. Le maintien d’une dynamique positive peut avoir des conséquences sur la reprise. Ce soir, c’était 50-50 et ça n’aurait pas été pareil à la reprise si on avait perdu. Avec une défaite, on aurait commencé la saison comme dix équipes dans ce championnat. Cette victoire va générer des choses positives pour la reprise. C’était un match à bascule. On ne joue pas de la même manière quand on est dans le top 6 ou quand on est de la 8ème à la 12ème place.
Malgré la baisse de régime vers la 50e minute, vous avez encore une fois visé la victoire sur la fin…
Oui, parce qu’aujourd’hui nous sommes en mesure d’aligner deux équipes, notre formation est beaucoup plus aboutie et cohérente. Il y a plus de défi entre les joueurs. Ce soir, j’avais envie de récompenser les Lyonnais et de ne pas dire qu’il y a une équipe de Bayonne à domicile et une autre à l’extérieur. Ça ne marche pas comme ça. Nous avons utilisé 39 joueurs depuis le début de la saison et si nous parvenons à alimenter cela de l’intérieur, cela va créer une émulation. Aujourd’hui, Cassiem n’a pas joué et c’était un choix. Rouet est en convalescence. Hodge, Mori, Bourdeau n’étaient pas là. Il y a des gens à proximité. On arrive à accéder au money-time car le banc n’a rien à envier à beaucoup d’équipes.
Pouvez-vous nous donner des nouvelles d’Arthur Iturria et pourquoi avez-vous décidé de le remplacer par Héguy, plutôt que Paulos ?
Arthur a un acromio. Je ne sais pas quel rang. Je pense qu’une note élevée. Arthur est un combattant, vous le connaissez, il n’a pas l’habitude de se plaindre. Je l’ai remplacé par Héguy, non pas pour contrer le mouvement du Stade toulousain, mais pour maintenir une stabilité sur la ligne de touche. Nous avons donné la priorité à Habel Kuffner et Bruni pour mettre beaucoup de pression dans les rucks. Avec Paulos, en plus de Moon, cela aurait fait que quatre joueurs atterriraient plutôt que aériens.
Xan Mousques vous a-t-il surpris ?
Xan est la nouvelle génération… Il arrive, je ne sais même pas s’il savait qu’il jouait contre le Stade Toulouse. Pour lui, c’était un match de Top 14. Il est heureux, il sourit, il a le sourire. Il profite de ces moments. Je pense que le staff toulousain avait décidé de mettre un homme fort face à lui pour le défier et il a répondu plus que présent face à cette opposition.
Ne vouliez-vous pas lui faire subir un protocole de commotion cérébrale toutes les trois minutes ?
Non, le Basque a la tête dure…