“Il est grand temps que nous ne considérions plus les animaux (et par extension la nature) comme des objets à utiliser”, écrit Krien Hansen de la Protection des Oiseaux en Flandre à l’occasion de la Journée mondiale des animaux.
Félicitations à tous les animaux. Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des animaux. Un jour qui est aussi la fête de saint François d’Assise, le saint qui prenait soin non seulement des lépreux et des vagabonds, mais aussi des plantes et des animaux.
Au temps de saint François (1182), il y avait probablement peu de distinction entre les animaux. Aujourd’hui, c’est différent. Il existe des animaux sauvages (par exemple les merles, les hérissons, les rapaces, les renards et les sangliers) et les animaux domestiques (par exemple les chiens, les chats, les poules et les cochons). Le rapport entre animaux sauvages et animaux domestiques est assez inégal. Prenons les mammifères. Environ un demi-million de chats et 1,3 million de chiens sont enregistrés en Flandre. (Chiffres de 2022)
Les mammifères domestiques comprennent également les animaux que nous consommons, comme les porcs. En 2022, 5,4 millions de personnes vivaient en Flandre. Qu’en est-il du nombre de mammifères sauvages ? C’est plus difficile. Il n’est par exemple pas possible de dénombrer le nombre exact de sangliers. Les chiffres, même les estimations, ne sont pas disponibles. Il existe également une grande différence en termes de nombre entre les volailles d’élevage et les oiseaux sauvages.
La Flandre compte donc beaucoup plus d’animaux domestiques que d’animaux sauvages. Cela en dit long sur la façon dont nous, les humains, avons appris à utiliser la nature et les animaux sauvages. Beaucoup d’animaux à manger et suffisamment d’animaux pour nous tenir compagnie et augmenter notre bien-être. Dans une perspective à court terme, on pourrait dire « mission accomplie ». Malheureusement, si l’on regarde la situation dans son ensemble, notre mission a lamentablement échoué. Le déclin de la faune sauvage (et d’autres organismes tels que les plantes) provoque une crise de la biodiversité qui exerce de graves pressions sur notre bien-être économique et social et celui des générations futures.
Il est temps d’inverser la tendance et de ne plus considérer les animaux (et par extension la nature) comme des objets d’usage. Les hommes et les animaux dépendent les uns des autres et d’un environnement de vie sain pour leur santé au sens large (principe « One Health » de l’Organisation mondiale de la santé). En tant qu’humains, nous faisons partie de la nature, ce qui signifie que nous devons apprendre à vivre différemment avec les animaux sauvages et ne plus les considérer comme des objets (à utiliser).
Les animaux ont aussi des sentiments et peuvent souffrir. Une reconnaissance qui a constitué la base du mouvement de défense des droits des animaux qui a institué la Journée mondiale des animaux en 1929. Heureusement, plus récemment, une attention a également été accordée aux droits du bétail, qui est parfois élevé et tué dans des conditions inhumaines. Mais qu’en est-il des animaux sauvages ? Si nous avons pu reconnaître que les animaux domestiques méritent une vie meilleure, nous pouvons faire de même pour les animaux sauvages.
2026 marque le 800e anniversaire de la mort de saint François d’Assise. Cela nous donne encore 2 ans pour faire en sorte que la Journée mondiale des animaux devienne une fête pour tous les animaux avec lesquels nous partageons la terre. C’est aussi une fête pour les sangliers, les moineaux domestiques, les choucas, les renards, les hérissons, les chauves-souris, les papillons, les grenouilles et les fourmis.
Krien Hansen est coordinateur politique chez Bird Protection Vlaanderen. L’organisation crée des opportunités pour la faune sauvage à travers un travail politique, des actions en justice et des campagnes de sensibilisation. Le 21 novembre 2024, Bird Protection Vlaanderen organisera la première édition de Fauna Talks sur le thème des droits des animaux sauvages. auna talks s’adresse à tous ceux qui, de près ou de loin, s’impliquent dans la défense des droits des animaux, de la biodiversité et de la protection de la nature. Plus d’informations sur faunetalks.be.