Certains seraient amenés à crier victoire. A l’image de l’association professionnelle américaine des fabricants de carburants et de produits pétrochimiques qui avait lancé le 7 janvier une campagne publicitaire pour souligner son soutien au président élu.
Selon la chaîne d’information continue Spectrum News NY1, la campagne publicitaire intitulée Day One Priority a attiré l’attention sur l’engagement de Trump de mettre fin au « mandat » de Joe Biden sur les véhicules électriques (VE). Elle a pris la forme de publicités vidéo et d’annonces dans les journaux de Floride et de Washington.
Mais ce ne serait pas si simple. Bien entendu, il a signé des décrets exécutifs (décrets) ce qui ralentirait la commercialisation et l’adoption du Vé.
Interrogé après avoir partagé une publication sur Facebook, Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada (MEC), apporte quelques nuances et certains détails quant aux affirmations du 47e président des États-Unis.
Tout d’abord, il tient à préciser que le gouvernement des États-Unis n’a jamais adopté de mandat de Vé. « Les compagnies pétrolières appellent cela un « Mandate EV ». En fait, ce n’est pas un mandat EV », soutient-il.
“Le règlement américain EPA ne donne pas de pourcentage de vente de véhicules électriques à atteindre et n’oblige pas les constructeurs à vendre du Vé.”
— Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada
“L’EPA leur dit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de votre flotte de véhicules à tel pourcentage, telle année ou toute autre année… Quand ils disent qu’il s’agit d’un mandat EV, c’est un mensonge”, ajoute-t-il.
Dérogations des États
Puis, un autre décret s’attaque aux dérogations des Etats qui ont des normes d’émissions polluantes afin de limiter les ventes de voitures à essence. «Lorsque Donald Trump a prêté serment en 2017, il a fait reculer d’environ 80% les réglementations de l’EPA, adoptées à l’époque par Barack Obama. Là, j’attends que Donald Trump veuille reculer le standard de ces Etats», prédit M. Breton.
Mais ce genre de rendez-vous n’est pas hier. Nous pouvons remonter jusqu’à la présidence de George W. Bush.
« En 2001, deux constructeurs automobiles et le gouvernement de George W. Bush avaient maintenu la Californie afin qu’ils ne soient pas autorisés à mettre en place leur propre émission zéro. Cela s’est terminé par une bataille juridique qui a duré des années, jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’Obama », a-t-il déclaré.
-Et s’est rebellé lorsque Donald Trump a effectué son premier mandat à la présidence jusqu’à l’élection de Joe Biden. «À cette époque, les constructeurs disaient qu’ils allaient s’entendre avec le gouvernement fédéral», poursuit M. Breton.
«[Maintenant] Gavin Newsom, le gouverneur de Californie, a déjà déclaré qu’il se préparait à lutter sur le plan juridique contre la volonté de Donald Trump de supprimer l’exemption de la Californie et d’autres questions zéro. “
— Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada
Troisièmement, Trump envisage de supprimer les subventions qui favorisent les véhicules électriques, énumère le PDG de Guy. Ce n’est pas si sûr.
« En anglais, ça s’écrit considérer. Si les deux premiers points, il dit qu’on va y mettre un terme, dans le troisième, il est écrit : « On va regarder ça ». Et lors de son premier mandat, Donald Trump n’avait pas supprimé les réductions sur les voitures électriques », rappelle-t-il.
Près de 10 % des véhicules vendus
L’article de Spectrum News NY 1 révèle qu’environ 8 % des véhicules neufs vendus aux États-Unis étaient électriques au cours de l’année 2024, contre 7,6 % en 2023. COX Automotive, fournisseur mondial de services et de technologies automobiles Cité By New York One , a fait valoir que 10 % des ventes de véhicules seront des véhicules électriques en 2025.
De notre côté de la frontière, 16,5 % des véhicules neufs vendus au Canada au troisième trimestre 2024 appartenaient à la catégorie zéro émission (électrique à batterie et hybride rechargeable), selon les données de S&P Global Mobility. Au Québec, cette proportion avait atteint 34,6 %.
Les quatrièmes chiffres pour 2024 devraient être publiés en mars. Daniel Breton prédit qu’au Québec, elle devrait se situer entre 40 et 50 % et entre 18 et 20 % pour l’ensemble du Canada. “Avec de telles proportions, nous serions en avance sur l’objectif de 20 % prévu pour 2026”, a-t-il déclaré.
Avec le bouleversement du programme Roulez Vert du gouvernement québécois et la suspension du Programme fédéral de rabais, les chiffres de 2025 seraient moins spectaculaires. “Je m’attends à une baisse des ventes à court terme pour le premier trimestre”, ajoute-t-il.
« Ensuite, au deuxième trimestre, je m’attends à ce que les ventes démarrent. Parce que les gens qui étaient intéressés à acheter une expérience diront qu’ils attendront le 1er avril », conclut le PDG de Guy.