La créatrice Gae Aulenti en cinq pièces clés

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Gaia Aulenti dans son atelier, Milan, 31 mars 1993. LEONARDO CENDAMO/OPALE PHOTO

Célèbre dans les années 1980 en pour la transformation de la gare d’Orsay en musée parisien et, en Italie, du Palazzo Grassi de Venise en galerie d’exposition, cette grande dame de l’architecture et du design italiens est décédée il y a douze ans, relativement méconnue. Elle est ici réhabilitée par une exposition à la Triennale de Milan, en Italie, qui, sous le titre « Gae Aulenti (1927-2012) », visible jusqu’au 12 janvier 2025, se veut la première monographie de grande envergure réservée aux cet architecte pionnier.

Née à Palazzolo dello Stella, dans le nord-est de l’Italie, et diplômée de l’École polytechnique de Milan en 1954, Gae Aulenti a triomphé là, dans ces mêmes lieux, en recevant en 1964 un grand prix d’architecture autrefois réservé aux hommes. C’est également à la Triennale de Milan que s’achève sa carrière, avec la médaille d’or pour son travail en 2012.

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« Arrivée à la mer » (1964), visible dans la rétrospective « Gae Aulenti (1927-2012) », à la Triennale de Milan, jusqu'au 12 janvier 2025.

« Arrivée à la mer » (1964), visible dans la rétrospective « Gae Aulenti (1927-2012) », à la Triennale de Milan, jusqu’au 12 janvier 2025. ALESSANDRO SALETTA, DSL STUDIO/TRIENNALE MILANO

L’exposition milanaise – sous la houlette de sa petite-fille Nina Artioli, directrice des Archives Gae Aulenti – présente des reconstitutions grandeur nature de son aménagement des espaces publics. Cela commence par la reconstitution de l’installation qui lui a permis de briller à la Triennale à ses débuts : Arrivée à la mer (1964), un troupeau de baigneurs enthousiastes dessiné par Picasso reflété dans des miroirs. Et se termine par une portion du petit aéroport de San Francesco au Pérou (2007-2011), dans un rouge presque vermillon qu’elle affectionnait particulièrement.

« La Gae », comme on l’appelait en Italie, avait également été rédactrice pour le magazine de design Casabella de 1955 à 1965 et lauréate en 1991 du prix Praemium Imperiale, le « Nobel des arts » au Japon – décerné à Sophie Calle en 2024. Retour, à l’occasion de cette rétrospective, sur une autre partie de son talent protéiforme : le design, à travers une sélection d’objets avant-gardistes, dont certains ont été récemment réédités par des marques de mode comme Jacquemus ou Gucci.

La lampe chauve-souris

>Version 2024 du Pipistrello, créé en 1965.>

Version 2024 du Pipistrello, créé en 1965.

Version 2024 du Pipistrello, créé en 1965. MARTINELLI marie

Il doit son nom aux ailes d’une chauve-souris (batteen italien) qui a inspiré son abat-jour, mais cela n’augure rien de bon pour sa carrière phénoménale. Gae Aulenti l’a conçu en 1965 pour les bureaux Olivetti, afin d’éclairer au mieux les dactylographes : avec une lumière intense mais douce et un pied télescopique capable de passer de 66 à 86 centimètres.

Depuis, l’Italien Martinelli Luce ne cesse de l’éditer, en variant les formats – petit et moyen – et les couleurs : du rouge en 2010, de l’or en 2015 et, cette année, un jaune rehaussé de noir. Cette lampe immédiatement reconnaissable continue d’être, près de soixante ans après sa création, une icône. Et de s’asseoir à l’entrée du musée d’Orsay.

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