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A Bruges, en Gironde, Frida-Kahlo invente l’école de demain

Un toboggan relie la terrasse du premier étage à la cour du groupe scolaire Frida-Kahlo. À Bruges (Gironde), le 20 septembre 2024. UGO AMEZ POUR « LE MONDE »

Dès le premier regard, le bâtiment, entièrement réalisé en bois, intrigue. Et lorsqu’on franchit les portes de la cour d’honneur, le toboggan installé en son centre est encore plus surprenant. Alors quelle est cette école, née en 2022 sous la houlette de la commune dirigée par Brigitte Terraza (PS) et qui accueille 250 élèves, de la petite section maternelle au CM2 ?

L’idée de créer un nouveau groupe scolaire pour répondre à l’augmentation de la population de cette ville, située à une quinzaine de minutes en voiture de Bordeaux, a été annoncée en 2017. Dès le départ, Brigitte Terraza, qui souligne la « fibre écologique » qu’elle partage avec son équipe municipale, expose l’ambition de concevoir un établissement qui ferait mieux que le minimum attendu d’un point de vue environnemental. Si le bâtiment est ” coquille “Le projet de Frida-Kahlo sera plus global. Celui d’une école qui combat les stéréotypes de genre et crée un lien étroit entre la nature, les élèves et toute l’équipe éducative.

Entièrement en bois

La « coquille », d’abord. Frida-Kahlo est l’une des rares écoles en à être certifiée E4C2, le plus haut niveau du label « Bâtiments à énergie positive et à réduction carbone », créé en 2018 par le ministère du Logement. Il a été conçu par l’architecte Chloé Bodart, l’une des lauréates du Prix d’Architecture 10+1.

Dans la cour du groupe scolaire Frida-Kahlo, élèves de maternelle et primaire se côtoient. À Bruges (Gironde), le 20 septembre 2024. UGO AMEZ POUR « LE MONDE »

La structure est entièrement conçue en bois, du bardage à l’isolation doublée de laine de bois, en passant par les jeux pour les enfants. Les panneaux photovoltaïques couvrent 72 % des besoins en électricité de l’école. Le chauffage et l’eau chaude sont assurés par une chaudière à granulés de bois. « L’école consomme deux fois moins que le nouveau standard pour un projet équivalent, et quatre fois moins que les autres groupes scolaires brugeois »explique Brigitte Terraza. Résultat : si le projet dépassait de 12% le coût d’une école traditionnelle, avec son budget total de 13 millions d’euros, le surcoût a déjà été compensé grâce à l’autonomie énergétique de l’établissement.

La bourgmestre de Bruges (Gironde), Brigitte Terraza, pose dans l’établissement inauguré en septembre 2022, le 20 septembre 2024. UGO AMEZ POUR « LE MONDE »

Montons sur le toit de l’école. Un potager y a été installé, où les graines ont été plantées par les élèves. Les légumes produits sont inclus dans les repas des élèves inscrits aux cours périscolaires le mercredi, et parfois distribués aux familles. Le maire de Bruges, qui nous guide, nous montre ci-dessous de curieux tuyaux qui émergent dans la cour de récréation. Il s’agit d’un système de puits canadien. Il aspire l’air extérieur, le refroidit dans un réseau souterrain (où la température est en moyenne de 12°C) avant de le rejeter dans les salles de classe. En été, il fait office de climatisation. En hiver, cet air, cette fois chauffé sous terre, complète la chaudière à bois. « Durant l’été 2022, marqué par la canicule, il faisait frais dans les salles de classe avant l’ouverture aux étudiants »se souvient la cheffe de l’établissement, Karine Junca-Perruchot. Un été aussi particulièrement marqué, en Gironde, par les incendies, qui ont ravagé 30 000 hectares de forêt dans le département.

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