A Pigalle, un studio au calme avec jardin
Difficile de trouver le calme à Paris, surtout dans un quartier animé comme le sud de Pigalle, particulièrement festif. Mais au fond d’une cour d’immeuble, ce studio de 33 mètres carrés et sa terrasse privative forment un havre de paix. Au cœur du quartier romantique, où vécurent George Sand et Alexandre Dumas, l’architecture néoclassique est légion. En résonance avec cette quiétude majestueuse, emblématique du IXe quartier, Hélène Lacombe a travaillé dans ce qu’elle maîtrise particulièrement : les petits espaces. Utilisant du béton ciré, de l’acajou et des tons clairs, elle a transformé un petit appartement cloisonné en un espace de vie ouvert et lumineux (voir plans en fin d’article).
Si les studios en rez-de-chaussée font rarement rêver, celui-ci a tout pour plaire : un séjour spacieux, une vraie salle de bain, et surtout une terrasse végétalisée de 15 mètres carrés. Mal distribué au départ avec une entrée inexploitée — « nous sommes arrivés dans une toute petite boîte » –, l’appartement a été reconfiguré de manière à s’ouvrir directement sur le séjour et sa grande baie vitrée, et à libérer un maximum d’espace pour le rangement. Pour cet investissement locatif destiné à la conciergerie de luxe, « l’objectif était de créer un bel effet, déjà présent grâce à la terrasse mais renforcé par un nouvel aménagement intérieur »présente Hélène Lacombe.
Pour cela, l’architecte a conçu un projet clair, simple, aux tons naturels. Béton ciré au sol, placage d’acajou au mur, mobilier beige et bois : on reconnaît sa signature. Tout cela dans un budget limité, le studio n’étant pas destiné à un espace de vie à long terme. Ainsi, les espaces de rangement ont été chinés chez IKEA, comme la cuisine laquée blanche ou les portes du dressing, puis hackés pour un rendu sur mesure. « Nous avons également réussi à récupérer le bois de sapelli des fenêtres qui ont été peintes, et ils s’accordent parfaitement avec l’acajou », se réjouit l’architecte. On retrouve ses essences préférées au mur, sur plusieurs plans de travail ainsi qu’en encadrement du coin cuisine et de la fenêtre de la salle de bain. « Cela permet d’obtenir un effet ‘luxe’ avec un budget réduit », précise-t-elle. Dans le même esprit, un carrelage ciselé a été posé dans les jeux d’eau afin de proposer un jeu de textures ; ainsi qu’une ouverture en verre cannelé pour apporter de la lumière naturelle dans la salle de bain.
Éviter « style trop étudiant », l’option lit mezzanine a été écartée, à la demande du client, au profit d’un élégant canapé lit. Le reste du mobilier alterne entre bois clair, bois foncé et osier. Dans la même recherche de limitation des coûts, toutes les pièces ont été sourcées chez Westwing ou Zara Home. « qui propose des alternatives vraiment agréables à l’œil ». De magnifiques rideaux en tissu Kvadrat sur mesure ornent également les fenêtres. Ces choix de matériaux et de couleurs donnent une esthétique japonaise au lieu. « L’effet Japon s’est dessiné petit à petit au fil du projet, explique Hélène Lacombe. L’utilisation du bois et du beige crée immédiatement un décor favorable, puis nous avons ajouté d’autres références. » Même dans la décoration, clé en main pensée pour les besoins du propriétaire. Les textures brutes et naturelles (céramique, laine, osier, marbre) insufflent un esprit wabi-sabi au studio qui présente déjà une belle ouverture sur la nature, faisant presque penser à un jardin japonais. Pour couronner le tout, une colonne grecque fut ajoutée et surmontée d’un vase asiatique, trouvé à Selency. A deux pas des cabarets de Pigalle, ce studio est un îlot de tranquillité.