Une résidence d’artiste pour combler le fossé avec le Mexique

L’artiste et galeriste Éric Carlos Bertrand, directeur du Studio Cache, au centre-sud de Montréal, organise en mai une première résidence d’artistes canadiens au Mexique. Dans un an, cinq artistes exposeront leurs œuvres dans deux galeries de Mexico.


Publié à 2h05

Mis à jour à 12h00

Ed Pien, Étienne Zack, Johannes Zits, David Gagnon et lui passeront le mois de mai à San Agustín, près d’Oaxaca. Une première résidence financée par Cache Studio que l’artiste québécois-mexicain, qui envisage également de produire des œuvres, espère répéter annuellement.

Des demandes de financement auprès du Conseil des Arts du Canada (CAC) et du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) ont également été faites pour monter l’opération.

Projet bien planifié

Éric Carlos Bertrand, mexicain du côté de sa mère, qui a notamment fait son master en sculpture à l’Universidad Nacional Autónoma de Mexico et noue des contacts avec le milieu artistique mexicain depuis plus de 20 ans, caresse ce projet depuis quelques temps. .

Il a commencé à exposer des artistes mexicains à la Cache Gallery il y a environ deux ans. Demian Flores, Alberto Castro Leñero, Gerardo Montiel Klint, entre autres, se sont tous arrêtés ici. Alors, l’idée de bâtir un pont avec le Mexique, avec les artistes québécois et canadiens, lui paraît une évidence.

«Je veux créer un canal constant entre le Mexique et le Québec», nous a-t-il dit.

Le Mexique a été à l’origine du premier mouvement d’art moderne avec les muralistes, et c’est actuellement l’une des deux ou trois capitales de l’art contemporain en Amérique du Nord, donc l’idée est de transférer cette créativité ici. Nos artistes peuvent clairement bénéficier de cet engouement.

Éric Carlos Bertrand

Les quatre artistes qui repartiront avec lui ont été choisis en fonction de leur expérience, mais aussi de leur capacité d’adaptation. « Ce sont des artistes qui voyagent beaucoup, qui sont capables de se laisser influencer, de prendre des risques et de produire en situation de déséquilibre », nous dit encore Éric Carlos Bertrand. En fait, ils aiment créer spontanément. »

  • >>

    PHOTO FOURNIE PAR L’ARTISTE

    Ed Pien, Au milieu des varechs bleus et noirs, 15 x 20, encre et crayons de couleur à l’eau des Caraïbes sur mylar marouflé sur papier

  • >>

    PHOTO FOURNIE PAR L’ARTISTE

    Étienne Zack, Solarisation42 x 48, acrylique et huile sur toile, 2024

  • >David Gagnon, Sans titre, huile sur papier marouflé, 10 x 12, 2019>

    PHOTO DE GUY THE HAPPY, FOURNIE PAR L’ARTISTE

    David Gagnon, Sans titrehuile sur papier marouflé, 10 x 12, 2019

  • >Éric Carlos Bertrand, Donateur Anima, huile sur toile marouflée sur panneau de bois, 16 x 20, 2022>

    PHOTO FOURNIE PAR L’ARTISTE

    Éric Carlos Bertrand, Donateur Animahuile sur toile marouflée sur panneau de bois, 16 x 20, 2022

1/4

Malgré le sous-financement des institutions culturelles – un phénomène mondial – le marché de l’art est « vigoureux » au Mexique, estime Éric Carlos Bertrand.

La polyvalence, la diversification et la collaboration latérale des artistes créent une activité artistique très intéressante. Et le marché de l’art a toujours été très important au Mexique. La tradition de collectionner y est bien ancrée, il n’y a pas de rupture entre les générations et le marché international s’intéresse beaucoup au marché local mexicain.

Éric Carlos Bertrand

Durant toute la durée de leur résidence, les artistes concevront leurs projets. Peinture, dessin, mais aussi d’autres formes artistiques. « Ed Pien veut travailler avec des céramistes ; Johannes Zits, qui fait des performances et de la photographie, aimerait rencontrer un tisserand, David et Étienne veulent faire de la gravure », illustre Éric Carlos Bertrand.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO FOURNIE PAR L’ARTISTE

Johannes Zits, Jour de pluie de tas de bûches2019

L’artiste mexicaine Mónica Castillo évaluera l’équité des relations entre artistes et artisans, afin que tout soit fait dans le respect de la culture locale. En un an, deux galeries de Mexico ont déjà manifesté leur intérêt pour présenter les œuvres des cinq artistes : La Nao et Etra. Ils seront exposés en même temps que d’autres artistes mexicains, une des conditions souhaitées par le directeur de Cache. Si tout se passe bien, il souhaiterait également exposer ces œuvres à la galerie Cache.

L’artiste au centre

Éric Carlos Bertrand souhaite que ces résidences soient récurrentes. D’ici un ou deux ans, les résidences pourraient avoir lieu à Mexico, au Centre d’Art La Quiñonera, dans le quartier de Coyoacán, qui fait déjà référence à Mexico et est en train d’être relancé. Éric Carlos Bertrand, qui siège au conseil d’administration, est déjà en discussions pour que les artistes québécois et canadiens puissent y rester.

Ce projet s’inscrit dans la vision du fondateur de Cache, qui place l’artiste au centre de l’écosystème artistique.

« C’est Ed Pien qui a observé que le problème, c’est que l’artiste est au sommet d’une pyramide inversée. Mon objectif est donc de faire en sorte que les artistes tirent le meilleur parti de leur travail. Je leur offre un espace d’exposition à Montréal où lorsqu’ils vendent leurs œuvres, ils gardent 70 % des profits, mais je veux aussi leur donner de la visibilité ailleurs, tout en s’amusant. Et en ce moment, le Mexique est pour eux une formidable vitrine. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un joyau brutaliste jamais ouvert au public, menacé de disparition
NEXT Au Louvre – .