« Le métier de sculpteur ne nourrit plus son homme et nous ne sommes pas encouragés par les nationaux », Blaise Compaoré

La sculpture est un métier qui passionne de nombreuses personnes au pays des hommes honnêtes. Comme Blaise Compaoré, nombre d’entre eux ont embrassé le métier par passion. De plus en plus, c’est un métier qui ne nourrit plus ses habitants selon de nombreux sculpteurs. Une profession selon eux, qui ne bénéficie pas du soutien du gouvernement.

Blaise Compaoré est artisan depuis son plus jeune âge. « Je me suis dit que j’en avais un peu marre de l’école et j’ai arrêté quand j’ai eu mon BEPC. J’ai vu qu’il n’était pas nécessaire de continuer à écrire et à lire et c’est tout. C’est là que je me suis lancé dans l’artisanat.

Je suis sculpteur de profession et je sculpte sur bois. Actuellement je vends des objets d’art fabriqués naturellement au Burkina Faso, que ce soit en bronze ou en cuir. Je me spécialise dans la sculpture sur bois et en bronze », dit-il.

Selon lui, le métier de sculpteur est passionnant, c’est pourquoi il a décidé de s’y lancer mais actuellement il a du mal à s’en sortir.

« J’ai appris avec mes prédécesseurs. Le métier de sculpteur ne nourrit plus son homme. Nous ne sommes pas encouragés par les nationaux. Ce sont davantage les étrangers qui s’intéressent à la sculpture. Actuellement, c’est un peu difficile avec ce que nous vivons ces jours-ci.

Blaise Compaoré, Artisan

« C’est avec les relations qu’on a dû gérer avant qu’on arrive à s’en sortir. Ces gens commandent quelques œuvres mais cela ne nous suffit pas car dans l’année, ce n’est qu’une ou deux fois », a-t-il suggéré.

Il appelle le gouvernement à les soutenir en s’intéressant réellement à eux. « Dans ma boutique, vous trouverez des masques représentatifs, des masques solaires, des peintures en batik, des instruments de musique comme le tam-tam, des balafons, des sculptures en bois et en bronze et aussi des porte-clés », précise-t-il.


Selon certains Ouagalais, les objets d’art sont réservés aux « blancs ».

A entendre M. Ouédraogo, les objets issus de la sculpture ne l’intéressent pas tellement. « Les objets d’art ne sont pas faits pour les pauvres comme nous. Le prix est déjà très cher, on a du mal à s’en sortir. Je préfère prendre par exemple 5 000 FCFA pour payer mon poulet et bien manger que de payer un objet juste pour décorer ma maison. D’ailleurs si vous êtes en célibataire vous ne pouvez pas vous permettre ce luxe, vous avez votre loyer à gérer et bien d’autres problèmes mais j’encourage ceux qui ont les moyens à soutenir les sculpteurs. a exprimé M. Ouédraogo.

Carine Daramkoum

Lefaso.net

 
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