5 choses à savoir sur le tableau de Léonard de Vinci qualifié de « chef-d’œuvre le plus décevant au monde »

1 – Une œuvre victime de son succès

Entre 15 000 et 20 000 personnes se pressent chaque jour pour l’apercevoir et immortaliser son sourire légendaire parmi la horde de touristes. Beaucoup d’entre eux sont sortis déçus de leur expérience avec la Joconde. C’est ce qui ressort de l’enquête réalisée par le site de coupons et de réductions CouponBirds. Après avoir scruté 100 des œuvres d’art les plus célèbres du monde, le site a couronné la Joconde du titre peu enviable de « chef-d’œuvre le plus décevant du monde », rapporte Le Parisien. Le tableau reçoit 37,1% de mentions négatives.

En analysant les réponses recueillies, les répondants ne remettent pas en cause la beauté de l’œuvre de Léonard de Vinci mais plutôt son accessibilité. Pour voir la Joconde, protégée par une vitre depuis 2005, il faut être patient, se bousculer et slalomer entre les smartphones pour capturer son sourire énigmatique. Le terme « foule » est le mot clé négatif le plus fréquemment mentionné avec 127 résultats. Evidemment, le Louvre ne convainc pas les touristes puisque le tableau « La Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix également exposé au Louvre occupe la deuxième place parmi les œuvres les plus hors de prix. Avec près de 9 millions de visiteurs en 2023, le Louvre reste le musée le plus fréquenté de la planète.

Les visiteurs admirent la Joconde (Crédit : Photo de LOIC VENANCE / AFP) (Photo de LOIC VENANCE/AFP via Getty Images)

2 – Le tableau a disparu pendant deux ans

Le 21 août 1911, c’est avec stupeur au Louvre qu’un gardien découvre la disparition du personnage le plus célèbre de l’histoire de l’art. Est-ce l’œuvre d’un petit farceur ? Un employé a-t-il déplacé le tableau sans rien dire ? Les collaborateurs du Louvre fouillent tous les recoins du musée pour mettre la main sur la Joconde. Les empreintes digitales des 250 employés du musée sont vérifiées, sans succès. L’affaire déchaîne les passions et prend une résonance internationale. « Si on ne la retrouve pas, c’est une perte pour la France et pour l’art », écrit le journal L’Illustration, qui promet 50 000 francs à celui qui ramènera l’œuvre dans ses locaux.

En savoir plus

Le vol suscite les spéculations les plus folles. Tous les regards sont tournés vers le poète Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso. « Les soupçons portent d’abord sur le poète Guillaume Apollinaire, impliqué quelques années plus tôt dans le vol de statuettes ibériques que son ami Géry Pieret avait vendues à Picasso », explique Le Monde. L’auteur du recueil de poèmes « Alcools » a même passé quatre jours à la prison de La Santé avant d’être disculpé. Le voleur fut finalement arrêté en 1913 alors qu’il tentait de revendre le tableau. Il s’agissait d’un employé du musée de nationalité italienne qui s’était laissé enfermer après la fermeture. Interrogé, Vincenzo Perugia a affirmé avoir agi par patriotisme, refusant l’idée de voir ce tableau « en terre étrangère ». Le voleur sera condamné à un an et quinze jours de prison.

3 – Lisa Gherardini, éternelle star

Son regard hypnotique et son sourire énigmatique intriguent le monde depuis plus de 500 ans. Depuis, des théories plus ou moins sérieuses ont été avancées pour expliquer le mystérieux sourire de Joconde. Pour certains chercheurs, la Joconde souffrait d’hypothyroïdie. Cette pathologie peut induire un état dépressif, ce qui expliquerait son sourire. D’autres scientifiques estiment au contraire que cette expression faciale serait celle d’une femme heureuse.

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Le portrait, probablement commencé à Florence vers 1503, serait celui de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, marchand de tissus florentin. L’époux aimant aurait fait appel à Léonard de Vinci pour immortaliser sa bien-aimée pour l’éternité.

Le sourire de Mona Lisa (Crédit : Photo de THOMAS SAMSON / AFP)
Le sourire de Mona Lisa (Crédit : Photo de THOMAS SAMSON / AFP)

4 – François Ier a acheté la Joconde

Pourquoi une œuvre peinte par Léonard de Vinci, artiste italien, pour un marchand de tissus florentin dans le but d’immortaliser une Italienne en France ? Tombé en disgrâce aux yeux des Médicis en 1516, Léonard de Vinci se rend en France à l’invitation de François Ier avec la Joconde dans ses bagages. Le roi, qui vénère l’œuvre de l’artiste, verse une pension à Léonard de Vinci en échange de plusieurs tableaux. Ces trésors, dont la Joconde, ne quitteront plus jamais la France. Tour à tour exposé au Château de Fontainebleau, dans la Petite Galerie du Roi à Versailles ou dans la chambre de Napoléon Bonaparte, il termine son parcours au Louvre.

En Italie, la possession française de la Joconde n’est pas toujours agréable. Ces querelles entre les deux pays sont réapparues au grand jour en 2019 lors des célébrations du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci (1452-1519). A l’époque, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini plaisantait sur l’idée de « reprendre » aux Français le célèbre tableau exposé au Louvre.

Si le tableau a bien été acheté par François Ier au XVIe siècle, des rumeurs italiennes ont aussi parfois attribué l’enlèvement du chef-d’œuvre à Napoléon.

5 – Déménager la Joconde coûte cher, très cher

Elle n’a pas vu le jour depuis cinquante ans. Sortie pour la dernière fois en 1974 pour une exposition exceptionnelle à Tokyo, la Joconde n’a jamais quitté le plus célèbre musée parisien. Depuis, plusieurs voix s’élèvent pour l’appeler à prendre l’air. En 2019, un critique d’art du New York Times proposait de démonter le panneau représentant la « Kim Kardashian de la Renaissance » et de lui construire un pavillon séparé. Sans succès. Un an plus tôt, la ministre de la Culture Françoise Nyssen avait soumis l’idée d’envoyer Mona Lisa prendre l’air dans la région. En vain. Pas du tout enthousiaste à l’idée de voir son œuvre phare le quitter même temporairement, la direction du musée avait calculé le coût d’une telle opération : « entre 30 et 35 millions d’euros » pour trois mois de vacances.

 
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