Les prix du pétrole se redressent vendredi grâce à un affaiblissement du dollar lié à un indicateur américain, mais restent handicapés par des fondamentaux qui s’annoncent défavorables l’année prochaine. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a augmenté de 0,08% à 72,94 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a augmenté de 0,11% à 69,46 dollars.
Pour Bart Melek de TD Securities, cette amélioration, après la baisse de jeudi, est principalement due à l’affaiblissement du dollar, qui a lui-même réagi à un indicateur d’inflation américain meilleur que prévu. L’indice des prix à la consommation PCE n’a augmenté que de 0,1% en novembre sur un mois, soit moins que le mois précédent (0,2%) et que le chiffre projeté par les économistes (+0,2% également). Ce chiffre a surpris le marché, qui s’inquiétait, depuis plusieurs mois, de la résistance de l’inflation aux Etats-Unis. Les rendements obligataires ont réagi et le taux des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est détendu à 4,51%, contre 4,56% la veille à la clôture, ce qui a mis sous pression le marché. “dollar”l’un des surnoms de la devise des États-Unis.
Des fondamentaux « pas très bons »
Or, l’or noir n’avait droit qu’à une “très petit mouvement”souligne Bart Melek, voiture “les fondamentaux ne sont toujours pas très bons”. Début décembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a révisé à la baisse ses prévisions de demande pour 2025, pour le cinquième mois consécutif. Les prix ont peu réagi aux déclarations du président élu Donald Trump, qui a exigé que l’Union européenne achète davantage de pétrole et de gaz américains pour réduire son excédent commercial avec les États-Unis, sous peine de devoir faire face à de nouveaux droits de douane. .
« Donald Trump fait de son mieux pour empêcher le fonctionnement efficace du marché des énergies fossiles »a commenté, dans une note, Darren Nathan, de Hargreaves Lansdown. Les exportations de brut américain vers les Pays-Bas, principal point de réception d’Europe, ont triplé en dix ans et atteignent actuellement un niveau record. La marge de manœuvre est plus grande du côté du gaz naturel. Début novembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déjà évoqué l’idée de remplacer une partie des approvisionnements russes par du gaz américain, dont le prix est très attractif.