Le retour d’Earvin Ngapeth à Poitiers, une « vague » qui booste le volley français

Le retour d’Earvin Ngapeth à Poitiers, une « vague » qui booste le volley français
Le retour d’Earvin Ngapeth à Poitiers, une « vague » qui booste le volley français

L’« effet Earvin Ngapeth » se fait déjà sentir partout en France. De retour au pays, au Stade Alterna Poitevin de Volley, après 13 années passées à l’étranger, la star de l’équipe de France, double championne olympique, déchaîne une ferveur inédite pour un championnat plus habitué aux ambiances feutrées.

A Chaumont (Haute-Marne), à ​​plus de 500 km à l’est de Poitiers, la ville entière se prépare depuis plusieurs jours pour ce qui n’est que la deuxième journée de la Marmara Spikeligue. Mais la présence du génial numéro 9 des Bleus, au terme d’un été historique, change tout.

« Toutes les places grand public ont disparu, il ne reste plus que quelques places dans les loges. Les seules salles combles que nous avons habituellement sont celles des play-offs. On sent bien l’effet Ngapeth, il y a un énorme engouement », explique Benjamin Bobée, responsable de la communication de Chaumont. Pour l’occasion, le club a préparé un tifo pour ses supporters, et a également augmenté le service de sécurité de sa salle de 1.987 spectateurs.

« Ngapeth fait bouger les gens »

Outre les habitués, certains sont prêts à parcourir de nombreux kilomètres pour voir jouer le double champion olympique de Tokyo et de Paris. « En gros, notre zone de chalandise est concentrée dans les 150 km environnants, poursuit Benjamin Bobée. Là-bas, certaines personnes viennent de plus de 250 km. Ngapeth fait bouger les gens ! »

Peu après l’annonce surprenante du retour de l’enfant prodige, le 19 septembre, le responsable de la communication de Chaumont a eu rendez-vous avec la chaîne beIN Sports pour reporter la réception de Poitiers à vendredi soir. Et il s’attend déjà à des « retombées économiques significatives ».

Autant de maillots vendus en deux jours qu’en deux ans

Son homologue du club de Poitiers, Mickaël Pichon, a déjà ressenti les répercussions de cette signature. «Je savais quelques jours avant l’annonce que quelque chose d’énorme allait se produire, mais je ne m’attendais toujours pas à cette vague», dit-il. Comme si vous remplissiez votre salle de 2 498 spectateurs pour un simple match amical, alors qu’environ 300 personnes seulement viennent habituellement. Sans compter les innombrables demandes des médias et une affluence extraordinaire à la boutique du club.

« En deux jours, on a vendu autant de maillots qu’en deux ans ! On est en moyenne autour de 10 maillots vendus par jour, on aura largement atteint les 200 maillots vendus d’ici le match contre Chaumont. Et tout ça pour Earvin, il n’y a que cinq ou six maillots vendus pour les autres joueurs », n’en revient pas le responsable de la communication.

A Poitiers, comme à Chaumont, Earwin Ngapeth attire les foules. « D’habitude, les spectateurs viennent des cinq ou six départements limitrophes. Pour le premier match, il y avait 22 départements représentés, des gens sont même venus de Brest ! », confie Mickaël Pichon. Il n’y avait même pas assez de dossards pour les onze photographes et vidéastes accrédités, contre deux habituellement (y compris le responsable de la communication). « À la fin du match, il a signé quelques autographes, avant qu’on l’évacue de la salle pour qu’il puisse respirer car il y avait trop de monde. Il est allé prendre une douche, il y avait moins de monde et il est revenu pour prendre des photos », raconte-t-il.

«Ça va créer de l’attraction partout où Poitiers joue»

Si certains partenaires avaient hésité à rejoindre à nouveau Poitiers, le retour du receveur-attaquant a fini par les convaincre. Mickaël Pichon constate désormais « l’effet inverse », avec de nombreuses entreprises se rapprochant du club afin d’avoir des places pour leurs salariés. Dans le même temps, le nombre d’abonnés est passé de 195 abonnés la saison dernière à 265.

Quant à la Ligue Nationale de Volleyball, nous pouvons également constater la bénédiction de pouvoir compter sur un nom et un visage qui transcendent les frontières du volleyball. La Marmara SpikeLigue ne peut pas rivaliser avec d’autres championnats européens comme celui d’Italie, notamment à cause de la fiscalité, et ce coup de pouce fera du bien.

« Tout le monde a envie de voir jouer le meilleur joueur du monde, d’autant plus que cela fait 13 ans qu’il est parti, explique le responsable marketing de la Ligue, Pierre Hérault. Les meilleurs joueurs sont obligés de partir à l’étranger, là-bas cela va créer une attraction partout où Poitiers joue. « . Depuis le retour de Ngapeth, la Ligue a été contactée par de nombreux médias « qui ne parlent quasiment jamais de volley », comme Canal+ ou TF1. Le diffuseur beIN Sports prévoit de diffuser deux matchs par journée, contre un actuellement.

Une victoire sur un as

Et le sportif dans tout ça ? Pour son premier match sous ses nouvelles couleurs, avec le numéro 86 sur le dos – celui du département de la Vienne –, Earvin Ngapeth a offert la victoire à Poitiers contre Narbonne (3-1), d’un ace. “Earvin apporte toute son expérience, sa culture de la victoire, la gestion des événements importants, son expertise technique du jeu, tout ce qui fait de lui un double champion olympique et double MVP des JO”, énumère le directeur sportif de Poitiers, Cédric. Enard, visiblement fier de son tir.

Quiconque l’a également croisé en équipe de France entre 2017 et 2019 (en tant qu’adjoint) est néanmoins conscient que l’arrivée d’un joueur d’une telle trempe dans un effectif peut être perturbante. « Il y a un collectif qui a besoin d’être huilé et aiguisé. Il y a une adaptation à faire autour de lui, et cela demande des repères et des automatismes pour chacun, explique Enard. Il en est conscient, ce n’est pas neutre de jouer à côté d’un double champion olympique, ça peut être rassurant mais aussi intimidant. »

Contrat à durée déterminée ?

D’autant qu’Earvin Ngapeth n’a pu rester que quelques semaines à Poitiers. Le club et le joueur ont convenu qu’il pourrait partir fin décembre s’il y avait une offre convaincante. «Même pendant un mois, je l’aurais quand même pris», confie Cédric Enard. C’est une chance de pouvoir l’amener ici, avec sa motivation. Cela prendra peut-être trois mois, peut-être plus. C’est accepté par tout le monde, en attendant on profite du moment. » Comme Earvin Ngapeth, qui savoure le retour à une vie « normale », où il peut récupérer ses enfants à l’école et jouer devant ses proches. Si cela peut aussi servir son sport.

 
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