Elle lui donne rendez-vous à l’Hôtel Amour. Ne voyez aucune déclaration d’affection particulière. Leïla Slimani occupe une chambre avec mezzanine et fait ses marques dans cet établissement repeint d’un exécrable rose Barbie. Cela ne semble pas déranger l’écrivain qui a longtemps vécu dans ce 9e arrondissement qui rassemble une population de bobos référencés, de gourmands choyés et de fêtards privilégiés. Ses sœurs, dentiste et médecin, habitaient à proximité lorsqu’elle a pris la tangente pour rejoindre Lisbonne. La Goncourt 2016 revient pour présenter le troisième tome de la saga familiale qui réinvente l’existence de sa famille tout au long du siècle écoulé. Le premier couple mixte, un spahi marocain et une infirmière alsacienne, est sorti de la guerre pour prospérer dans une ferme près de Rabat. Un banquier et un gynécologue prennent le relais dans les années 70 optimistes. Et voilà que leurs deux filles, Mia et Inès, transferts double face du romancier, grandissent comme de riches sauvages avant de commencer à étudier le droit et la médecine à Paris. . Tout au long de ses 1 200 pages, Slimani se précipite sans jamais perdre la clarté de son exposé ni sa perspicacité humaine. Elle a l’art d’équilibrer complexité et compréhension, étendue et noirceur, tenant fermement les rênes de sa narration.
Officiel. Mais Leïla Slimani ne se réduit pas à son talent littéraire. Elle a été la tête de pont de la francophonie pendant le premier quinquennat de Macron.
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