L’une des deux victimes abattues dans un stationnement de Longueuil en septembre 2022 était consciente et paniquée à l’arrivée des premiers intervenants.
«Elle criait, je comprenais à moitié ce qu’elle disait», se souvient Pierre-Luc Larouche, témoin de la scène d’horreur.
Dans la soirée du 23 septembre 2022, Sophie Langelier, 42 ans, et Kadar Ahmed, 34 ans, ont été mortellement blessés par des projectiles d’armes à feu.
“Deux personnes viennent d’être abattues, j’ai vu le camion partir”, a alerté le témoin auprès de l’opérateur du 911.
Son appel aux secours a été entendu par les membres du jury, dans le cadre du procès pour ces meurtres, qui a débuté cette semaine au palais de justice de Longueuil.
Christopher Campagnolo fait face à deux chefs d’accusation de meurtre non prémédité. Tatiana Isabel Sanchez est quant à elle accusée du meurtre non prémédité de Kadar Ahmed et de complicité après coup de tir avec arme à feu.
Pierre-Luc Larouche était le deuxième témoin entendu au procès. Il raconte que le soir du drame, peu après 20 heures, il effectuait des livraisons pour une supérette lorsque des cris provenant d’un parking commercial de la rue de Lyon ont retenu son attention.
“Il respirait avec difficulté”
Puis il a entendu des explosions et vu des « éclairs ». Il a déclaré avoir entendu des coups de feu à deux reprises en quelques secondes.
Il s’est précipité vers les victimes, qui étaient au sol.
Il a alors remarqué leurs blessures par balle. L’homme avait été touché au ventre, il respirait difficilement, se souvient-il.
La femme, blessée à une hanche, était consciente et criait.
-Photo de la scène du crime, déposée lors du procès de Christopher Campagnolo et Tatiana Isabel Sanchez
Courtoisie
“J’ai compris qu’elle voulait son téléphone, j’étais à l’appel au 911, il y avait de l’adrénaline, du stress, j’avais du mal à entendre ce qu’elle disait”, a-t-il raconté. -il a expliqué.
Les deux victimes sont décédées peu de temps après.
M. Larouche a également déclaré avoir vu le tireur s’enfuir à bord d’un SUV sombre, qui a sauté, comme si on franchissait un dos d’âne.
À ce moment-là, il n’a pas vu sur quoi le véhicule s’est renversé. Il a compris plus tard qu’il s’agissait d’une des victimes.
D’ailleurs, tant ce passage sur son corps que les balles reçues auraient pu tuer Kadar Ahmed, a expliqué Me Vincent Huet, procureur de la Couronne, lors de sa déclaration liminaire à l’attention du jury.
Pour une raison encore inconnue des autorités, une altercation avait éclaté entre les victimes et l’accusé, a-t-il résumé. On ne connaît pas non plus le lien qui les relie, ainsi que le mobile du meurtre, a ajouté le procureur qui fait équipe avec Me Simon Lacoste.
Campagnolo est représenté par Me Hovsep Dadaghalian, Me Christopher Lerhe-Mediati et Tatiana Isabel Sanchez par Me Kristina Markovic et Me Julie Lepage.
Le procès est présidé par le juge Daniel Royer.