l’examen à l’Assemblée nationale retardé, les grévistes se sont rassemblés devant le ministère de la Culture

l’examen à l’Assemblée nationale retardé, les grévistes se sont rassemblés devant le ministère de la Culture
l’examen à l’Assemblée nationale retardé, les grévistes se sont rassemblés devant le ministère de la Culture

Plusieurs centaines de salariés de l’audiovisuel public se sont rassemblés jeudi près du ministère de la Culture pour protester contre le projet de loi, dont l’examen a dû être reporté en raison de la congestion.

Le projet de fusion de l’audiovisuel public porté par Rachida Dati prend du retard : son examen à l’Assemblée nationale a été reporté jeudi, alors que l’ensemble du secteur est en grève pour s’y opposer. Les députés devaient débattre de cette réforme éclair en première lecture jeudi et vendredi. Mais face à l’encombrement de l’agenda, le gouvernement a pris la décision de le reporter. Le texte pourrait ne pas être examiné avant juin. Et ce alors que le calendrier souhaité par le ministre de la Culture était déjà très contraint, avec une fusion de l’audiovisuel public prévue à partir du 1er janvier 2026.

Des réseaux régionaux de France 3 ou France Bleu jusqu’au siège parisien, tout le secteur s’est mis en grève jeudi et doit faire de même vendredi. Les antennes de Radio France ont été très perturbées et les émissions habituelles remplacées par de la musique. Côté télévision, la chaîne - rediffuse des programmes. Pour assurer la retransmission du débat en soirée sur France 2 entre le Premier ministre Gabriel Attal et le président du RN Jordan Bardella, la direction a prévu de faire appel à des prestataires extérieurs, selon les syndicats. Selon la direction de France Télévisions, il y avait 12% de grévistes, toutes professions confondues. A Radio France, le syndicat SNJ a assuré qu’il y avait 72% de journalistes en grève.

“Agenda politique”

Outre la grève, plusieurs rassemblements ont eu lieu en France, le principal à Paris, près du ministère de la Culture. Sous le slogan « Non à la destruction de l’audiovisuel public »il a rassemblé plusieurs centaines de salariés et une délégation a été reçue au ministère. « Votre grève très forte aujourd’hui fait déjà bouger les lignes, puisque l’ordre du jour parlementaire a été miraculeusement reporté d’un mois »a lancé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, venue “apporter un soutien” de son syndicat. L’inquiétude est particulièrement forte à Radio France, où l’on craint que la radio ne soit engloutie par la télévision.

“Nous ne sommes pas contre une évolution de nos médias mais nous ne voulons pas que cela se fasse de manière précipitée pour satisfaire l’agenda politique de notre ministre”, a déclaré de son côté à l’AFP Mathilde Goupil, déléguée syndicale SNJ (Syndicat national des journalistes) à France Télévisions. Selon elle, la moindre mobilisation à France Télévisions s’explique par un « forme de fatigue » après plusieurs projets de réorganisation ces dernières années.

« Très mauvais départ »

Pour “reprendre des forces” de l’audiovisuel public, Mme Dati envisage une phase de transition avec une holding commune au 1er janvier 2025, puis la fusion un an plus tard. Quelque 16 000 salariés sont concernés. Outre France Télévisions et Radio France, le poids lourd comprendrait également l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24). L’intégration de ce dernier groupe est cependant débattue même dans le camp présidentiel. Au sein de ces quatre entreprises publiques, les craintes sont vives pour les ressources et l’emploi.

Au personnel, Rachida Dati a assuré dimanche : «Je veux vous garantir non seulement votre pérennité mais (aussi) votre force» dans un univers de « concurrence accrue »entre plateformes et réseaux sociaux. “Evidemment, nous n’allons standardiser ni les métiers ni les activités”, a-t-elle insisté mercredi devant le Sénat. L’entreprise géante, appelée « France Médias », disposerait d’un budget de quatre milliards d’euros. Pour accélérer ce projet, le ministre LR s’est appuyé sur un projet de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste) programmant une holding, déjà adopté en juin 2023 par la chambre haute.

“Nous ne sommes pas opposés à la fusion” mais “on peut s’interroger sur le calendrier”avait souligné M. Lafon avant l’annonce du report, qui a contrecarré les plans du gouvernement. « Faire adopter cette réforme est un très mauvais début »prophétise même un membre de la majorité. « La mobilisation sociale sera très forte. C’est difficile, même si cela n’enlève rien à la nécessité d’une réforme.». Le sort de France Médias Monde ne semble pas décidé. Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a affirmé que le gouvernement était finalement favorable à son exclusion de l’entreprise unique. Mais les discussions pourraient être serrées avec la droite, qui est à l’inverse attachée à son inclusion.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un hommage à Abdel Fedala et une nouvelle infirmière au cabinet médical, ce qui vous attend la semaine prochaine dans PBLV (Résumés du 17 au 21 juin 2024 + Vidéo)
NEXT plus de 50 ans, pas une ride