Pas besoin de chercher, il est témoin. François Brohier est le pilote le plus âgé à avoir été emporté par la foule, comme le chantait Edith Piaf, à l’occasion du Prix d’Amérique. C’était un an avant la signature des accords d’Evian entre la France et l’Algérie, un certain 29 janvier 1961 au boudoir de celle qui restera à jamais comme la jument de sa vie, Mois. Toujours bon oeil, dimanche, à 92 heures du printemps, François Brohier sera présent dans le temple du sacre promis. Et il y aura un petit quelque chose (pas du Tenessee) mais Mois Au début de ce 104e Edition du Prix d’Amérique Legend Race grâce au brillant lauréat du Prix Belge, Iroise de la Noé. En effet, le 5e mère du résident de Thomas Levesque, Ubianeest une sœur utérine de Moisleur mère étant Belgarde III (Retrouvez l’anecdote racontée par François Brohier à ce sujet sur Paris-turf.com). «Quand j’ai vu Iroise de la Noé Pour la première fois, ça m’a vraiment surpris car elle a le même ballon en tête que Moisça me rappelle tellement de bons souvenirs, s’exclame François Brohier. Nous ne connaissons pas encore la véritable valeur deIroise de la Noéqui part un peu lentement comme l’a fait Mois. Ce dernier n’a pas trop su démarrer en montant. Compte tenu de sa qualité, il n’a pas perdu trop de terrain mais ce n’était pas son point fort. Mois Tellement dominée, elle était au petit trot à côté des autres. C’est juste que si j’avais le mérite de gagner, c’est elle qui gagnait, que ce soit attelé ou montant (là où elle était un peu plus douloureuse). Elle avait cependant un handicap, comme beaucoup Quinioelle avait un problème de pied qui l’empêchait de s’adapter aux pistes dures. On a gagné à Enghien et Cagnes mais ce n’était pas sa tasse de thé comme à Vincennes. A tel point que Jean Riaud m’a dit un jour, et cela m’avait surpris : « Ta jument, elle est meilleure que Jamin à Vincennes ».» C’était dire ! Cet hippodrome de Vincennes – dont il indique la possibilité d’un déménagement : « J’ai laissé agir les officiels, mais c’est certain que ce serait un crève-cœur de quitter le plateau de Gravelle » – Ni lui rappeler que de bons souvenirs.
« Un grain de sable peut tout perturber ». Un an après son couronnement, Mois avait tout pour défendre au mieux son titre, en 1962, avant cette journée des prix de Bourgogne, le plus grand regret dans la carrière de notre interlocuteur : « La jument n’avait jamais été aussi bonne que 6 ans, avant que ce hoquet n’intervienne. Compte tenu de ses performances, Léon Zitrone donnant la voix, Mois était devenu populaire. Elle aussi était très belle, c’était Brigitte Bardot de l’époque. Elle venait de remporter le Prix de Bretagne en rendant 50 mètres, la Bourbonnaise dans les mêmes conditions et était devenue si populaire que le régisseur, M. Lerenard a voulu installer une loge spéciale éclairée à l’occasion du Prix de Bourgogne… A ce moment-là, on ne faisait pas de séries, on travaillait un peu le matin pour les tromper. La jument volait littéralement. Maintenant, après ses travaux, nous consultons Henri Lévesque et nous pensons que Mois était si bon à Vincennes qu’il ne descendrait pas à Joinville. Grosse erreur, la jument a été contrariée par les lampes et tout ça, résultat, elle n’a pas uriné et catastrophe dans la descente, elle se met en faute alors qu’elle n’a pas su faire. Elle avait tellement l’habitude de retourner à la balance qu’elle s’est retournée pour essayer d’y aller… Elle n’a alors pas voulu entrer dans sa boîte, j’aurais pleuré, il fallait qu’elle souffre. Nous avons presque tout compromis, car la jument avait une myosite. Elle s’est rétablie peu à peu, et j’ai réussi à décrocher péniblement le prix Cornulier – j’étais aussi fatigué que Mois. Le prix de l’Amérique arrive alors qu’il était à son apogée. Nouvelle étoileen grand état. Mois Etant à 70% de ses moyens, je ne pouvais pas monter. Sans ce problème, il n’y aurait pas eu de photo… c’est vrai ! Puis après le prix de Paris, elle remporte le prix de sélection en revenant 50 mètres à Autre Et le bon « O ». Elle aurait tout gagné sans ce petit inconvénient au grand Critérium de Cagnes ».
Bio-Express
92 ans (né en janvier 1933)
Marié depuis 1969 à Jane-Marie
2 enfants, l’entraîneur Didier Brohier et Anita, mariée à Jean-Michel Baudouin
-5 victoires dans le prix de Cornulier (Mois En 1961-62), L’OL est B (1963), Quovaria (1965) et Uniflor d (1971)
90 environ des groupes des groupes I ou II (l’informatique n’existait pas à cette époque)
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Un des hommes de confiance d’Henri Lévesque
« Je suis arrivé assez tardse souvient François Brohier. Il fallait que j’aie 18 ou 19 ans, car j’étais plutôt parti du côté de la compétition hippique comme beaucoup de membres de la famille Brohier. Je suis venu aux courses parce qu’Henri Lévesque, alors amateur, m’a fait appel ; Il avait décidé de s’occuper lui-même des chevaux en passant son brevet d’entraîneur. Nous sommes presque repartis de zéro. Il avait une petite jument appelée Diane de Fontenay (qui deviendra sa jument de cœur), Avec lequel nous avons écumé un peu l’ouest avant de nous diriger vers la capitale. Ses quatre premières sorties parisiennes se sont soldées par quatre victoires. Lors du dernier, je frappais Dollar contre qui allait remporter le prix Cornulier quelques semaines plus tard. Puis nous sommes tombés sur des chevaux comme Icare IV, Duvet ou Champagne.»
«Nous avions chacun notre participation chez M. Lévesque, je regardais par exemple sur Moisce sont de très bons souvenirs.« Victime d’un accident en janvier 1980 en qualifications, François Brohier s’est gravement blessé au fémur alors qu’il avait 47 ans. « C’était une vilaine fracture, j’ai repris la compétition, j’ai même repris une course en battant Michel Lenoir après mon accident, mais ce n’était plus la même chose.» François Brohier mettra un terme à sa carrière de jockey et s’installera en 1986 à Grosbois comme entraîneur avant de passer le témoin par la suite à son fils Didier. François Brohier s’est énormément investi pour les autres comme président du syndicat des entraîneurs mais aussi vice-président (puis président peu de temps) de l’Hippodrome de Lisieux, vice-président de Saint-Pierre-sur-Dives, commissaire à Clairefontaine et depuis 2007 , épaulé par son épouse Jane-Marie, il veille sur l’association des courses seniors.
Masina, où quand le destin frappe
Et Mois était la jument de sa vie, Diane de Fontenay Cela a aussi beaucoup compté pour François Brohier. « Sans le second, le premier n’aurait jamais existé. Laissez-moi vous raconter l’histoire. Dans les années 1950, les Italiens possédaient de nombreux Américains et recherchaient des juments françaises pour réaliser des croisements. Quand Diane de Fontenay s’est retrouvé un peu barré dans la concurrence, M. Lévesque en a profité pour les vendre. Nous nous sommes ensuite rendus chez Albert Veslard au Haras de Ginai dont la mission était de regrouper les juments françaises. Très sage, M. Lévesque avait alors repéré deux juments appelées Belgarde III et Balbigny. Il appelle sa banque et on repart avec les deux juments qui partent Diane de Fontenay. Sans elle, nous ne serions pas partis avec la future maman de Mois (Belgarde IIje) ». La légende était en marche…
François Brohier analyse le prix de l’Amérique 2025
S’il voit la jument qui sera le petit poucet de l’Amérique, Iroise de la Noé – “Vu la manière dont elle s’embrasse, elle est capable de grimper sans l’aide de personne”François Brohier a également vérifié la candidature des autres concurrents. « Je vois bien sûr les deux favoris qui sont Idao de Tillard et Vas-y garçon mais aussi Moteur San. Je ne serais pas surpris qu’il arrange tout le monde, car Björn Goop a ses repères dans le Prix d’Amérique et je pense qu’il a bien préparé son cheval pour cette belle échéance. Cela dit, nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise, car désormais, c’est le trajet qui fait beaucoup de différence, notamment avec les trois du wagon, car certains concurrents se retrouvent surpris et ne peuvent plus sortir. je noterai également Josh puissancequi à 6 ans est en pleine forme, avec le moral. Baie de pute Forcément aussi, mais cela dépendra vraiment du parcours. Sois prudent Hussard du Landret Aussi qui a joué les malheurs l’année dernière. Au début des années 1960, Mois a battu les records de Jamin et Fandangodes vitesses qui semblent ridicules aujourd’hui. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour les trotteurs soient capables de marcher moins de 1’10”, désormais le progrès est le progrès. »