Tout a basculé un soir de novembre 2022, où un arrêt cardiaque a failli coûter la vie à Inès-Marie Durancelle. Ce choc marque le début d’une renaissance : avec Ucky, un chiot au rôle inattendu, elle trouve la force de se relever et se découvre une passion pour la course à pied. Aujourd’hui, elle brille sur les podiums.
Entreprise
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Inès-Marie Ducancelle, 22 ans, a grandi à Avrillé, dans le Maine-et-Loire. Si son enfance et son adolescence semblent prometteuses, elles sont marquées par un profond mal-être, bien caché derrière des apparences de réussite. “Réussir, c’était être bon à l’école, avoir beaucoup d’amis, être le premier partout», confie-t-elle.
Mais derrière ces succès se cache un mal-être qui va peu à peu ronger Inès-Marie. L’anxiété existentielle et la dépression s’installent, alimentées par une série d’épreuves personnelles : décès de son entourage, catastrophes mondiales qui marquent son adolescence et perte de sens.
À l’époque, j’avais peur de vivre. Cette peur a déclenché une dépression et j’ai perdu beaucoup de poids très rapidement
Hospitalisée à plusieurs reprises en pédiatrie, notamment pour anorexie, elle subit des échecs thérapeutiques répétés. “Les gens ont essayé de me cataloguer avec des diagnostics, mais rien n’a fonctionné. Dès que j’ai quitté l’hôpital, j’ai perdu encore plus de poids et mes globules blancs ont chuté.“
Le 3 novembre 2022, Inès-Marie est retrouvée inconsciente, elle est victime d’un arrêt cardiaque, elle en aurait quatre de plus dans la semaine. “Mon père m’a trouvé inconscient sur le canapé. Les pompiers m’ont réanimé et j’ai été plongé dans le coma.“
Entre un mois de soins intensifs et de graves complications touchant ses reins, son foie et ses poumons, la jeune femme a frôlé la mort à plusieurs reprises. “Lorsqu’un organe était guéri, un autre tombait en panne. J’avais perdu l’usage de mes jambes et même mon goût. Il ne me restait plus que le spectacle de mes parents essayant de me faire sourire, alors que je voyais très clairement que derrière eux, il y avait des larmes et une énorme tristesse.“
Malgré l’inquiétude de ses proches, elle se bat pour rester en vie.
Si je continuais à rester à l’hôpital, j’allais mourir.
-
“J’ai dû sortir pour retrouver une certaine autonomie, aussi minime soit-elle.“La jeune fille a un rein défaillant qui la conduit en néphrologie pendant un mois.”J’ai subi une dialyse sans succès, jusqu’au jour où il y a eu un miracle, celui-ci a fonctionné.« Elle quitte l’hôpital deux jours avant Noël.
De retour chez elle, Inès-Marie se retrouve seule face à sa convalescence, une fois ses parents retournés au travail. Pour surmonter cet isolement, elle adopte un chiot qu’elle prénomme Ucky. “Découvrir et reconstruire : tel était l’objectif. Il m’a sauvé la vie. Nous avons appris à communiquer sans mots et il m’a aidé à redonner un sens à mon existence.“
Alors qu’elle ne pèse que 25 kilos, avec Ucky à ses côtés, elle se lance dans des balades de plus en plus longues, puis des GR puis de la course à pied. Ce sport devient une source inattendue de réconfort et de motivation.
Marcher, respirer, courir… J’ai dû tout réapprendre.
En septembre 2024, Inès-Marie s’inscrit à sa première course, un trail à Saumur, et remporte, 18 km en 1h12. Ce succès marque le début d’une série impressionnante : dix courses, dix victoires. “Chaque semaine, je gagnais. Cela m’a permis de retrouver du lien social et de me prouver que j’étais encore capable d’accomplir de grandes choses.“
Ses performances attirent l’attention, même si elle n’est pas licenciée en club. “On me dit que j’ai un bon potentiel et que je peux aller très loin. Mais je souhaite avant tout préserver le plaisir de courir.“
La course à pied n’est pas qu’une activité sportive pour Inès-Marie : c’est une véritable renaissance. “Je cours pour rattraper le temps perdu. Chaque moment passé à courir est une célébration de la vie.“
En 2025, elle envisage de faire des courses de cross country, un marathon en mai et rêve de faire un jour l’Ultra Trail du Mont Blanc, une course de 171 km.
► Retrouvez tous les témoignages Vous êtes merveilleux sur france.tv
► Retrouvez tous nos programmes sur france.tv