Le corps d’un homme de 36 ans a été découvert devant la piste de pompage de la commune d’Alénya, ce vendredi 24 janvier 2025 au petit matin. Une enquête pour meurtre a été ouverte. Mais de nombreuses zones d’ombre demeurent quant au profil de la victime et aux raisons pour lesquelles elle a été tuée.
Une piste de pompage inoccupée et un passage à niveau peu fréquenté. Comme suspendu dans le temps, ce vendredi 24 janvier dans la matinée, rien dans le quartier de la rue des vendanges à Alénya ne laisse présager ce qui s’y est passé quelques heures plus tôt. Sauf le départ d’un ballet de véhicules de gendarmerie, une identification criminelle et une flaque d’eau sur le bitume.
“Je marche sur ce chemin depuis vingt ans et c’est ce qui m’arrive.” Lors de sa tournée habituelle de distribution de journaux dans la commune, un livreur a découvert le corps sans vie d’un homme de 36 ans. “Il y avait une mare de sang” : le corps gisait à terre sur la route, la tête près d’un fossé.
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Très vite, après les moyens importants déployés sur place par la gendarmerie et l’intervention des pompiers, une enquête confiée à la Section de recherches de Montpellier a été ouverte pour meurtre afin de faire la lumière sur les circonstances de ce décès. « Cet homme a été tué par plusieurs coups de feu. » révèle le vice-procureur de Perpignan avant qu’une autopsie ne soit pratiquée mardi à l’Institut médico-légal de Montpellier. Avant sa mort, “il n’a pas été porté disparu”plus « il est très mal connu des tribunaux. »
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Il y avait des policiers partout. Habituellement on voit ça en série
Toutefois, l’identité de ce trentenaire n’a pas encore été dévoilée mais son profil se dessine. En plus de savoir qui il est, d’autres questions sur sa fin de vie se posent. A-t-il tenu un rendez-vous qui s’est mal passé ? Ou aurait-il perdu la vie non loin de là ? De ce fait, le corps aurait-il été déposé ? Si oui, pourquoi vouloir disposer d’un corps dans cet endroit discret, pourtant fréquenté par les adultes et les enfants ?
Cette situation et la nébuleuse qui l’entoure, dès 5h45, ont plongé le quartier dans la torpeur. « Tôt le matin, pendant que mon mari allait chez le kiné, je me suis demandé : « Que se passe-t-il ? Il y avait des policiers partout. Habituellement, on voit ça dans la série. Pas au bout de sa ruerapporte ce pur Alenyanais. Ça tremble encore. Nous vivons dans un village calme. Son mari a vu la silhouette du corps dans le sac mortuaire : “Ça fait quelque chose.” Lorsqu’il l’explique, il mime les tremblements tout en le visualisant.
Le soir au Pumptrack, c’est une autre foule
“C’est terrible”ajoute cette dame qui promène son chien. Tout à l’heure, elle y est passée pour la première fois, “quand il y avait la police.” « D’habitude, c’est calme. En journée, ce sont des enfants et des jeunes qui viennent jouer sur le Pump Track. Mais le soir, c’est une foule différente. A part ça, c’est calme chez nous à Alénya. Ce n’est pas un gâchis »conclut-elle.
Dans la maison ocre en face où le corps a été retrouvé, un couple déjeune. Le monsieur partage le fait qu’il n’a rien entendu de particulier non plus, hormis les allées et venues des gendarmes et de leurs véhicules. « C’est habituel de ne pas trop entendre parler. Déjà lors de la construction du Pump Track, nous avions peur du bruit ou de la musique, mais rien. Tout le monde est très respectueux. Et là, malheureusement, je n’ai pas vraiment pu aider à l’enquête, mais un voisin a entendu une explosion. Le travail des enquêteurs lui donnera raison ou non.
Pour le maire Jean-André Magdalou, « la victime n’est pas un citoyen d’Alénya »
Dès la découverte macabre faite au petit matin, l’assistante de garde à la mairie a été mobilisée pour fermer l’accès au passage de Saleilles et permettre aux enquêteurs de procéder au début des investigations. Rapidement, le maire d’Alénya, Jean-André Magdalou, apprend que “la victime n’est pas un citoyen.” Plus tard dans la journée, il n’a pas récupéré « de nouveaux éléments ». Si c’est seulement “Je n’ai pas de nom et a priori cet homme n’aurait aucun lien avec la commune.” “Je ne sais rien des circonstances de sa mort”ajoute-t-il. A ce stade, le premier magistrat ne souhaite pas s’exprimer davantage, “Je laisse les enquêteurs faire leur travail.” En octobre dernier, sa ville a déjà connu un drame après la découverte d’un adolescent de 14 ans, Emilio, « battu à mort » au domicile de sa mère et de son compagnon, tous deux mis en examen pour le meurtre d’un mineur de 15 ans.