«Nous venons de signer un accord technique entre le gouvernement indonésien et la République française (…) pour transférer un citoyen français du nom de Serge Atlaoui», a déclaré Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des affaires juridiques et des droits de l’homme lors d’une presse Point, en présence de l’ambassadeur français en Indonésie, Fabien Penone.
Penone a remercié «infiniment» Yusril «au nom des autorités françaises» pour la décision d’autoriser le transfert de Serge Atlaoui.
L’accord a été paraphé en début d’après-midi à Jakarta par Yusril Ihza Mahendra et par Gérald Darmanin, ministre français de la Justice, à distance de Paris, par vidéoconférence.
Rapatriement le 4 février
Les deux gouvernements finaliseront désormais les détails de son rapatriement, qui aura lieu le 4 février à la demande du gouvernement français, a déclaré Yusril à l’AFP ce vendredi.
Le sort d’Atlaoui une fois qu’il est arrivé sur le sol français devrait également être spécifié dans l’accord.
Initialement prévue mercredi, la signature de l’accord a été reportée pour la première fois à jeudi, pour des raisons de calendrier, selon une source proche des discussions, puis vendredi.
“C’est évidemment un grand soulagement de connaître enfin l’accord conclu entre la France et l’Indonésie et visé au transfert de Serge (Atlaoui)”, a réagi pour l’AFP Richard Sédillot, son avocat français.
“Ces derniers jours ont été difficiles, car la conclusion de l’accord a été reportée à plusieurs reprises”, a-t-il ajouté, de la France, indiquant qu’il allait “continuer maintenant en France (son) aide à Serge”.
La France avait transmis une demande officielle d’Atlaoui le 19 décembre en Indonésie.
-Accusé d’être un «chimiste»
Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine où des dizaines de kilos de médicaments avaient été découverts, dans la banlieue de Jakarta, et les autorités l’ont accusé d’être un «chimiste».
Le soudeur artisanal de Metz, dans le nord-est de la France, père de quatre enfants, s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait établi des machines industrielles que dans ce qu’il pensait être une usine acrylique.
L’affaire avait fait l’objet d’une éloge en Indonésie, où la législation antidrogue est l’une des plus graves au monde.
Initialement condamné à la prison à perpétuité, il avait vu la Cour suprême alourdir la peine et la condamner à la peine capitale en appel.
Il devait être exécuté aux côtés de huit autres personnes condamnées en 2015, mais ont obtenu un sursis après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspense suivre son cours.
Malade et transféré à la prison de Salemba, à Jakarta, il a récemment suivi un traitement dans un hôpital de la capitale jusqu’à récemment.
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