Le 16 janvier s’est tenue à Bordeaux la « Journée de la filière maïs doux », organisée par la section maïs doux de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM). Producteurs, collecteurs, transformateurs, semenciers, organisations professionnelles, ainsi que représentants institutionnels et politiques, près de 70 participants au total, se sont réunis pour discuter des enjeux et de l’avenir du secteur. L’occasion également de faire le point sur le rapport d’activité 2024.
©AGPM
Des surfaces en baisse
C’est lors de cette journée que l’AGPM a fait état d’une baisse notable des surfaces de -14% pour la France, suivant une tendance de fond avec -7% pour l’Union européenne. « La récolte 2023 a permis un retour à des niveaux de production conformes aux objectifs en France et plus généralement ce fut une bonne récolte pour les opérateurs européens, permettant ainsi de reconstituer les stocks, dans un contexte néanmoins perturbé par les importations de maïs doux chinois. Ces deux phénomènes cumulés ont conduit à un réajustement à la baisse des programmes de production 2024. »
La filière maïs doux en chiffres : 21 800 hectares de maïs doux, 155 000 millions de tonnes de maïs doux, 750 producteurs de maïs doux
L’explosion des importations chinoises de maïs doux impacte la compétitivité européenne
Autre point essentiel évoqué lors de cette journée : l’explosion des importations de maïs doux chinois dans l’Union européenne qui « perturbent les marchés et portent gravement atteinte à la compétitivité des filières européennes ». On note +600% d’importations entre 2021 et 2023, une baisse de 15% des parts de marché des acteurs européens et du maïs originaire de Chine vendu 2x moins cher que les coûts de production européens, constituant ainsi une pratique de dumping intolérable”, selon Guillaume Le Duff, généraliste. délégué de l’AETMD (Association Européenne des Transformateurs de Maïs Doux). Une enquête antidumping a également été ouverte à ce sujet par la Commission européenne suite à une plainte de l’Association.
La filière maïs doux à l’heure de la transition écologique
S’en est suivie une table ronde consacrée au thème « La filière maïs doux face au défi de l’agriculture régénérative » pour préparer l’avenir et s’inscrire dans la transition écologique en explorant les pratiques vertueuses de l’agriculture régénérative et les opportunités économiques qu’elles offrent pour fermes. Parmi les pratiques vertueuses mises en place : les couvertures hivernales, l’utilisation de composts, le déploiement d’outils agricoles de précision pour limiter le recours au phyto, la gestion de l’irrigation des OAD, etc. Et si les nouvelles pratiques ne permettront pas d’augmenter les prix de vente,
Concernant les opportunités économiques, si les nouvelles pratiques ne permettent pas de vendre le maïs plus cher, en revanche, les industriels en font de plus en plus un critère d’accès au marché. Veuillez noter que les Organisations de Producteurs peuvent prendre en charge certains coûts supplémentaires pour les agriculteurs. Un point important a également été fait sur les démarches de structuration de la filière à travers ces Organisations de Producteurs et le dépôt des candidatures aux Programmes Opérationnels qui permettront de renforcer la compétitivité de la filière et d’accélérer son inclusion au cœur de la transition. écologique. La concrétisation de ces démarches fin 2024 permet désormais à plus de 95 % de la production française de s’inscrire dans ce plan.
Participants à la table ronde : Sophie Gendre, responsable agronomie, ingénieure R&D et gestion de l’eau chez Arvalis ; Sébastien Duchaussoy, directeur des opérations Sud-Ouest chez Bonduelle ; Gérard Dehez, agriculteur et vice-président du Vivadour et Nicolas Montepagano, responsable des filières spécialisées à l’AGPM.
Pour plus d’informations :
AGPM
21, chemin de Pau
64121 MONTARDON
Tél : +33 (0) 5 59 12 67 00
maiseurop.com