On s’attend à ce que l’attaque française soit aussi spectaculaire qu’efficace. Sauf que tout ne sera évidemment pas si simple…
C’est peu dire qu’au vu des performances offensives de l’UBB et du Stade toulousain depuis le début de la saison, et plus particulièrement en Coupe des Champions, les supporters du XV de France auront les yeux de Chimène pour leur ligne de défense. vue de trois quarts, espérée aussi efficace que spectaculaire. Il suffit de penser qu’au trio de créateurs toulousains Dupont-Ntamack-Ramos qui se connaissent comme leur poche, le staff des Bleus se voit offrir la possibilité d’adjoindre les flèches girondines Damian Penaud et Louis-Bielle-Biarrey, finisseurs en pleine confiance. puisque les deux auteurs de 31 essais depuis le début de la saison…
Un gage de réussite absolue pour l’entraîneur des trois-quarts Patrick Arlettaz ? On se doute malheureusement que ce serait trop simple… D’abord parce qu’au centre de son attaque, le technicien catalan devra composer sans Gaël Fickou et donc avec un milieu de terrain à reconstruire…
Dépossession et (contre)attaques éclair
Un projet d’autant plus délicat si le Bordelais Yoram Moefana s’est progressivement installé au poste de numéro 12 pour succéder à Jonathan Danty, ce dernier cherchant toujours son match référence en bleu, que ce soit au niveau défensif ou offensif. De quoi rendre l’équation d’autant plus complexe qu’à ses côtés, ce n’est pas son partenaire en club Nicolas Depoortère qui semble avoir les faveurs du staff, ni le Palois Emilien Gailleton avec qui il a partagé le temps de jeu à l’automne, mais le Toulousain Pierre. -Louis Barassi (3 sélections) qui n’a plus joué en équipe de France depuis la tournée estivale en Australie, il y a presque quatre ans.
-Que craindre d’un manque de repères et de fluidité dans les connexions lors des lancements de jeux et autres semi-attaques ? Evidemment un peu, même si les automatismes du club pourraient compenser pas mal de choses… Et d’autant plus que, avec le retour de l’association Dupont-Ntamack à la charnière aidant, on imagine mal le XV de France ne pas être dans le coup. continuité de ses tests-matchs d’automne. A savoir s’appuyer avant tout sur la vieille recette des « fulgurances », dépossession et contre-attaque éclair, dans laquelle le TGV Louis-Bielle-Biarrey s’est particulièrement illustré cet automne, et où Damian Penaud a visiblement marqué ses esprits. preuve.
Dupont, rouage toujours plus central
Quant à l’animation du jeu dans les longues séquences, on peut aussi soupçonner qu’elle tournera – au moins autant, sinon plus – autour du maître à jouer Antoine Dupont, qui pourra non seulement compter sur ses liens naturels avec certains partenaires (Mauvaka, Flament, Meafou et Alldritt pour ne pas les citer) pour trouver des espaces autour des rucks, mais qui devrait aussi voir sa tâche facilitée par les nouvelles règles mises en place il y a trois semaines par World Rugby, qui offrent plus de latitude pour le numéro 9 derrière des mêlées, des rucks et des mauls.
“C’est une bonne chose pour la qualité du jeu, a récemment apprécié le capitaine des Bleus. Dernièrement, nous avons régulièrement vu des participants à des mauls et à des rucks attraper les mains du numéro 9, c’était donc plus que la limite au regard de la règle. Pour moi, ce sont de bonnes mesures qui vont permettre au rugby en général de progresser, d’être plus agréable à regarder. Attention toutefois pour ce dernier à ne pas tomber dans la surjouabilité, son petit plaisir coupable depuis son retour des JO, qui peut parfois avoir tendance à « contaminer » ses partenaires…