L’énergie et le « 51e État » : Trump attaque le Canada au Forum de Davos

La stratégie commerciale du nouveau locataire de la Maison Blanche a été déployée lors de la 55e réunion annuelle du Forum de Davos, en Suisse, dans un contexte où Ottawa, mais aussi les autres alliés économiques de Washington sont sur le pied de guerre pour éviter une guerre commerciale avec les États-Unis (nouvelle fenêtre).

Si tu deviens un Etat, nous n’aurons pas de déficit [commercial]nous n’aurons pas besoin de vous imposer des tarifs douaniersa déclaré depuis Washington par visioconférence le nouveau dirigeant américain à propos du Canada, partenaire commercial majeur de son pays.

Si Donald Trump a souvent évoqué la possibilité que le pays voisin renonce à sa souveraineté pour devenir un État américain (nouvelle fenêtre) Ces dernières semaines, c’est la première fois qu’il fait une telle déclaration en tant que chef d’Etat devant une enceinte internationale.

Les États-Unis n’ont pas besoin du Canada, a encore clamé Donald Trump, malgré ses menaces expansionnistes et un déficit qui montre l’importance des exportations canadiennes pour les États-Unis.

Nous n’en avons pas besoin [le Canada] pour produire nos automobiles – et ils en fabriquent beaucoup – nous n’avons pas besoin de leur bois parce que nous avons notre propre bois, nous n’avons pas besoin de leur pétrole et de leur gaz – nous en avons plus que quiconque.

Le président américain a dénoncé un déficit commercial énorme et injuste de 200 ou 250 milliards de dollars américains avec le Canada, soit environ 290 ou 360 milliards de dollars canadiens, une estimation très exagérée.

Selon les données de Statistique Canada publiées fin novembre, l’excédent commercial avec les États-Unis en 2024 était en passe d’atteindre 100 milliards de dollars canadiens.

Les ressources énergétiques canadiennes en particulier sont cruciales pour les États-Unis : sans ces importations, les États-Unis bénéficieraient en fait d’un excédent commercial.

Nous exigerons le respect des autres nationsa prévenu le président Trump, présentant le Canada comme un acteur avec lequel il a été très difficile à traiter.

Trudeau rappelle l’importance des produits canadiens pour les États-Unis

Interrogé par des journalistes à Ottawa, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a contredit le président américain, rappelant que l’économie américaine bénéficie des exportations canadiennes.

M. Trump a promis un âge d’or pour l’économie américaine dans les années à venir. Pour réussir à connaître un boom économique, ils auront besoin de plus d’énergie, de plus de minéraux critiques, de plus d’acier, plus d’aluminium, plus de bois.dit-il.

Les États-Unis auront besoin encore plus de produits canadiens qu’à l’heure actuelle, a ajouté le Premier ministre canadien, que Donald Trump a déjà qualifié avec dérision de « gouverneur ». (nouvelle fenêtre) du grand État du Canada. Nous serons là pour faire davantage.

Il y a quelques semaines, Donald Trump menaçait de recourir à la « force économique » (nouvelle fenêtre) contre le Canada.

Après son élection, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits. (nouvelle fenêtre)venant du Canada et du Mexique.

Le soir de son investiture, il a indiqué qu’il pourrait mettre à exécution ses menaces le 1^est FÉVRIER, (nouvelle fenêtre) après avoir évoqué précédemment le 20 janvier, date de son entrée en fonction.

La menace totale des tarifs douaniers

Les deux pays nord-américains ne sont pas les seuls dans le collimateur du 47^e président américain, comme il l’a martelé devant les dirigeants politiques et les chefs d’entreprise réunis à Davos.

Mon message à toutes les entreprises du monde est simple : venez fabriquer vos produits en Amérique et nous vous offrirons des taxes parmi les plus basses de tous les pays de la planète.» argumenta-t-il.

Mais si vous ne fabriquez pas vos produits en Amérique, ce qui est votre droit, alors c’est simple, vous devrez payer des droits de douane.

Lors de son discours, au cours duquel il a longuement salué sa victoire électorale ainsi que ses mesures exécutives et critiqué son prédécesseur Joe Biden, il a également indiqué qu’il demanderait à l’Arabie saoudite et aux pays de l’OPEP de reculer prix du pétrole.

La baisse des prix du pétrole contribuerait à mettre fin à la guerre en Ukraine et à faire baisser les taux d’intérêt à l’échelle mondiale, a-t-il déclaré.