Contrairement à la Belgique et à la , le Luxembourg n’est pas près d’interdire les bouffées

Contrairement à la Belgique et à la , le Luxembourg n’est pas près d’interdire les bouffées
Contrairement à la Belgique et à la France, le Luxembourg n’est pas près d’interdire les bouffées

Pomme, fraise, mangue ou encore barbe à papa, les cigarettes électroniques jetables se déclinent pour tous les goûts sur les étals des vendeurs de tabac. A été refusé, pour le cas de la Belgique, qui interdit la vente de bouffées depuis le 1er janvier 2025. En , une réflexion autour d’une décision similaire est en cours, la Commission européenne ayant donné son feu vert à la France en septembre dernier. Toutefois, aucune date limite n’est sur la table.

Au Luxembourg, en revanche, il n’est pas question d’interdire ce produit particulièrement apprécié des jeunes, nous précise le ministère de la Santé. « Nous adoptons une démarche d’observation et d’analyse des mesures prises à l’étranger. Cela nous permet d’évaluer les impacts de ces initiatives et de déterminer, le cas échéant, quelles actions supplémentaires pourraient être envisagées au Luxembourg», précise le ministère.

Un impact sur la santé…

Malgré cette position en faveur de la commercialisation de cigarettes électroniques jetables, le gouvernement luxembourgeois n’ignore pas les arguments qui ont poussé la Belgique à interdire les bouffées. Ces arguments reposent sur deux piliers : les craintes sanitaires et écologiques.

La nicotine a également des effets négatifs connus sur le développement du cerveau.

ministère de la Santé

“D’un point de vue sanitaire, ces produits contiennent des doses élevées de nicotine, favorisant une dépendance rapide, notamment chez les jeunes, et qui peut les conduire à d’autres formes de consommation de tabac”, explique notamment le ministère de la Santé, qui souligne que la nicotine également « a des effets négatifs connus sur le développement du cerveau ». Ces effets touchent spécifiquement les adolescents, altérant leur mémoire et leur concentration, ce qui peut perturber leur apprentissage.

Ces effets négatifs sont encore plus inquiétants lorsque l’on s’intéresse au marketing autour des e-cigarettes jetables. Des saveurs attractives et des prix abordables : les choux s’adressent spécifiquement aux jeunes consommateurs, et sont notamment promus sur les réseaux sociaux par des influenceurs qui contournent ainsi les interdictions publicitaires. Le ministère de la Santé évoque également « une discrétion qui facilite leur usage, souvent à l’insu des parents, ce qui contrevient à l’esprit de la loi tabac visant à protéger les jeunes ».

…et écologique

Au-delà d’avoir un impact sur la santé, les choux sont également nocifs pour l’environnement. « Étant des appareils à usage unique, ils produisent une quantité importante de déchets électroniques difficiles à recycler. Les batteries contiennent des métaux lourds et du lithium, souvent jetés dans des poubelles inadaptées ou sur la voie publique, ce qui aggrave la pollution », indique le ministère de la Santé.

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Malgré ces arguments, le gouvernement juge « qu’une interdiction ciblée uniquement sur les houppettes jetables serait d’une efficacité limitée ». Le ministère de la Santé réclame une approche globale qui inclurait toutes les cigarettes électroniques et serait ainsi « plus cohérente pour aborder ces questions ».

De plus en plus de vapoteurs

Interrogée sur d’éventuelles répercussions sur l’augmentation des ventes de choux au Grand-Duché suite à l’interdiction de vente dans les pays frontaliers, l’administration a répondu qu’aucune étude spécifique ne permet de prédire l’impact de ces mesures. Parallèlement, il convient de rappeler que le tourisme du tabac est toujours rentable au Luxembourg.

Au Luxembourg, aucune statistique précise sur les ventes de cigarettes électroniques jetables n’est disponible. « Toutefois, à partir du 1er avril 2025 [3]l’obligation d’apposer des panneaux fiscaux sur les produits de la vape et l’enregistrement des points de vente auprès de l’Administration des douanes et accises permettront de collecter des données concrètes sur les ventes.

En revanche, la consommation des résidents est analysée annuellement par la Fondation Cancer. En 2023, 36 % des 16-24 ans et 25 % des 25-34 ans déclaraient vapoter. Cela représente une augmentation respectivement de 15 et 5 points par rapport à 2022.

Une législation trop peu ambitieuse ?

Pour rappel, la loi relative aux produits du tabac devrait prochainement évoluer au Grand-Duché. En octobre 2023, l’ancienne ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), a déposé le projet de loi 8333, visant à transposer la directive européenne 2022/2100/UE. Ce texte concernait notamment le retrait de certaines exonérations pour les produits du tabac chauffé.

Le projet a été amendé par l’actuelle ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV), pour inclure une réglementation sur les sachets de nicotine. Plus précisément, le texte vise à interdire certains arômes et à limiter le taux de nicotine de ces produits. Les cigarettes électroniques jetables ne figurent pas sur ce projet de loi, actuellement en commission, au grand désarroi de la Fondation contre le cancer.

Cette dernière réclame une interdiction totale des sachets de nicotine plutôt qu’une simple régulation, ainsi qu’une interdiction des cigarettes jetables, dans un avis déposé en septembre 2024. Engagée dans la stratégie nationale Génération Sans Tabac 2040 aux côtés de 37 partenaires, la Fondation Cancer estime que l’interdiction des cigarettes électroniques jetables, comme celle de tout nouveau produit contenant de la nicotine, est indispensable pour atteindre cet objectif de santé publique.

 
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