“UNE AUTRE EPOQUE” – Pour beaucoup, “Les Valseuses”, réalisé par Bertrand Blier, décédé ce mardi à l’âge de 85 ans, est un film culte. Mais revoir ce long-métrage plus de cinquante ans après sa sortie n’est pas sans provoquer un certain mal-être.
Le décès de Bertrand Blier ce mardi, à l’âge de 85 ans, nous incite, en termes de traitement journalistique, à revenir sur sa filmographie. L’exercice n’est pas des plus confortables car nombre de ses films célébrés en leur temps – non sans faire l’objet de critiques parfois virulentes à l’époque – se heurtent au regard de 2025, bien plus conscient de la question des violences sexistes et sexuelles que ceux d’il y a plus de quarante ans.
L’AFP titre ainsi une de ses dépêches « Une page du cinéma d’avant MeToo se tourne », avant de se lancer dans un exercice d’équilibriste en prose évoquant un cinéaste « anticonformiste et irrévérencieux » dont « l’œuvre souffre aujourd’hui des critiques pour sa misogynie ou la façon dont il dépeint la domination masculine.
Il « aimait les femmes, mais il les faisait maltraiter par ses hommes »
Les acrobaties stylistiques se retrouvent également dans plusieurs hommages officiels. La ministre de la Culture Rachida Dati souligne ainsi que Bertrand Blier “a offert des rôles iconiques aux plus grands”, tout en précisant “dans des films qui ont marqué leur époque”. Sous-entendu : d’autres temps, d’autres coutumes. Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes, dans un message à l’AFP, parle d’un réalisateur “aussi bon […] cynique que provocateur », qui « aimait les femmes, mais les faisait maltraiter par ses hommes ». Il applaudit les « découvertes stupéfiantes » ainsi que « l’exposition audacieuse de certaines mœurs révoltantes ».
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