D’ici 2024, la consommation mondiale de gaz naturel atteindra des niveaux records. Alors que les tensions géopolitiques persistent et que les marchés asiatiques poursuivent leur croissance effrénée, l’année 2025 s’annonce tendue pour l’avenir du marché gazier. Les prix, déjà volatils, pourraient connaître des variations spectaculaires.
Le gaz naturel, indispensable à la vie quotidienne, traverse une période de bouleversements. La consommation record et l’équilibre fragile entre l’offre et la demande soulèvent une question fondamentale : le marché peut-il résister à cette pression croissante sans éclater ?
Consommation de gaz : un record historique en 2024 :
La consommation mondiale de gaz naturel a atteint un niveau sans précédent en 2024, avec une augmentation de 115 milliards de mètres cubes par rapport à l’année précédente, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cela représente une augmentation de 2,8%, bien au-delà de la moyenne annuelle de 2% observée entre 2010 et 2020.
Cette explosion de la demande s’explique par plusieurs facteurs : la substitution progressive du pétrole dans les secteurs des transports et de l’électricité, ainsi que l’augmentation de la demande en Asie. En 2024, le gaz naturel couvrira environ 40 % de l’augmentation mondiale des besoins énergétiques, consolidant ainsi sa position d’énergie essentielle.
L’Asie joue un rôle central dans cette croissance, les économies en développement augmentant leur consommation de gaz naturel pour alimenter leurs industries et améliorer leur réseau énergétique. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025, augmentant la pression sur un marché déjà tendu.
Mais cet appétit asiatique contribue également à exacerber la concurrence pour le gaz naturel liquéfié (GNL).particulièrement apprécié pour sa flexibilité en matière de transport. Ce phénomène alimente une hausse des prix qui touche aussi bien les marchés asiatiques qu’européens.
Cependant, un équilibre fragile du marché
Malgré une demande croissante, l’approvisionnement en gaz reste incertain. L’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine depuis le 1er janvier 2025 constitue un enjeu majeur. Même si l’Union européenne s’est préparée en diversifiant ses approvisionnements, notamment via le GNL, cette situation tend les fondamentaux du marché.
Les Etats-Unis restent le principal fournisseur de GNL de l’Europe, mais une demande en baisse de 18% en 2024 a modifié la dynamique du commerce international. Dans le même temps, la Russie a accru ses exportations de GNL vers l’Europe, notamment via le méga-gisement sibérien Yamal LNG, où la France, l’Espagne et la Belgique absorbent 85% des importations.
La combinaison d’une demande soutenue et d’une offre limitée suggère une forte volatilité des prix du gaz en 2025. La concurrence entre l’Europe et l’Asie sur le GNL, combinée à des capacités de production mondiales qui peinent à suivre, pourraient conduire à des hausses significatives, notamment en cas de conditions climatiques extrêmes ou d’aggravation des tensions géopolitiques.
Une réaction ? Laisser un commentaire
Avez-vous aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter gratuite pour des articles attrayants, du contenu exclusif et les dernières nouvelles.