« Ici, on sait faire la fête comme il se doit », sourit Juan, batteur. A l’entrée de la ville, les gens marchent en concert, attirés par les vibrants hymnes basques au loin pour célébrer la Tamborrada de Saint-Sébastien.
Constituées de plusieurs dizaines de groupes de percussions, plus de 147 compagnies ont participé à ce grand moment de liesse populaire. La traditionnelle Marche de Saint-Sébastien a eu lieu à minuit, dans la nuit du dimanche au lundi, pour donner le ton aux festivités qui ont duré toute une journée.
« Célébration fédératrice »
Près de 23 000 personnes ont défilé dans les rues, au son des cuivres, dans un ordre très bien orchestré. La marche était introduite par les tambours (20 minimum), habillés en soldats napoléoniens et suivis par les cuisiniers et les porteurs d’eau.
Cet événement unique attire chaque année de plus en plus de monde. Sur le quai de la gare d’Irun, Laeticia attendait le Topo, ce train qui longe la frontière franco-espagnole. Cette Hendaye, qui fréquentait la Tamborrada dans sa jeunesse, l’a redécouverte il y a deux ans. « C’est une fête rassembleuse qui nous touche au ventre », assure-t-elle. Cette année, elle avait prévu d’y aller « entre amis ». Au programme : tambourinage et dégustation de churros.
Journée ensoleillée
Vers 11 heures du matin, les nuages ont laissé place à un soleil radieux pour accueillir la Tamborrada des enfants, devant la mairie. Ces « txikis » étaient plus de 4 600, vêtus, comme les adultes, de costumes traditionnels.
Cette célébration, qui sera centenaire en 2027, marquait le grand spectacle de midi. Chaque groupe de jeunes affichait fièrement le nom de son établissement, sous les yeux émerveillés de leurs parents.
Dans les rues de la vieille ville, les restaurants battaient leur plein. Les touristes se mêlaient aux batteurs, véritables stars de l’époque, pour prendre des photos ou partager des pintxos et des verres de bière.
Imitation de soldats napoléoniens
L’origine de cette journée remonte à l’occupation napoléonienne pendant la Guerre d’Indépendance de 1808 à 1812. Selon certaines versions, les Donostiarras (gentil des habitants de Saint-Sébastien) se moquaient des soldats français qui étaient fiers de jouer du tambour. .
Les cuisiniers et les serveuses faisaient alors du bruit avec leurs ustensiles de cuisine contre les tonneaux pour les imiter. Cette anecdote continue d’être parodiée aujourd’hui, même si le contexte de guerre laisse place à la joie et aux sourires.
-Comme chaque année, un Tambour d’Or a été envoyé par le maire de la ville, Eneko Goia, aux personnes qui ont contribué au rayonnement de la ville. Cette fois, il a été décerné – la veille – aux cinq membres de la société de production Moriati pour leurs films comme « Cristobal Balenciaga » ou « Marco ».