19 janvier 2025Reuters
Par Maayan Lubell, Emily Rose, Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie
JERUSALEM/LE CAIRE (Reuters) – L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir récupéré les trois premiers otages israéliens, après la fin des combats dans la bande de Gaza dimanche, suite à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. en vigueur après un bref report, mettant ainsi un terme au moins temporaire à un conflit qui a débuté il y a 15 mois.
Selon des images télévisées en direct, trois femmes otages se sont extirpées d’un véhicule encerclé par des hommes armés du Hamas avant de monter dans une voiture du Comité international de la Croix-Rouge.
La Croix-Rouge a déclaré à Israël que les trois femmes étaient en bonne santé, a déclaré à Reuters un responsable israélien.
Peu après, l’armée israélienne a déclaré avoir récupéré les trois otages arrivés alors en territoire israélien.
Les otages ont été identifiés par le bureau du Premier ministre comme étant Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari, selon une liste publiée plus tôt par le Hamas.
La trêve est entrée en vigueur tardivement à 9h15 GMT, Israël accusant le groupe islamiste d’être à l’origine du retard dans la mise en œuvre de l’accord de trêve, le Hamas retardant la publication de la liste des otages publiée dimanche.
Le Hamas a déclaré que des raisons « techniques » étaient à l’origine de ce retard, sans donner plus de détails.
Un responsable palestinien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a attribué ce retard aux bombardements aériens et terrestres israéliens, affirmant qu’il était matériellement difficile d’envoyer la liste aux médiateurs.
Les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et les attaques de chars israéliens se sont poursuivis dans le nord de la bande de Gaza après 06h30 GMT, heure initiale d’entrée en vigueur de la trêve, ont indiqué les secouristes basés à Gaza.
Cette offensive a tué au moins 13 Palestiniens et blessé des dizaines d’autres avant que le cessez-le-feu n’entre effectivement en vigueur à 9h15 GMT, ont constaté les secouristes. L’armée israélienne a de son côté déclaré avoir mené des frappes aériennes et d’artillerie contre des « cibles terroristes ».
Dans l’enclave palestinienne, les habitants et un membre du personnel médical de Gaza ont déclaré qu’ils n’avaient vu aucun signe de nouveaux combats ou de nouvelles frappes militaires depuis environ une demi-heure avant l’entrée en vigueur de l’interdiction. ‘accord.
FIN DE LA GUERRE À GAZA ?
L’accord de cessez-le-feu très attendu de 42 jours pourrait ouvrir la voie à la fin de la guerre à Gaza, qui a déclenché une vague de combats au Moyen-Orient opposant Israël et ses alliés occidentaux à l’Iran et aux groupes paramilitaires soutenus par Téhéran, dont le Hamas. , le Hezbollah libanais, les Houthis du Yémen et les milices irakiennes.
L’accord négocié au Qatar prévoit une première phase comprenant une première trêve de six semaines accompagnée de la libération de 33 des 98 otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023. En contrepartie, Israël libérera près de 2 000 Palestiniens de son territoire. prisons.
Parmi les 33 otages libérés lors de cette première phase, figurent deux Français, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, selon l’Elysée, qui rapporte qu’Emmanuel Macron s’est entretenu samedi avec les familles des deux otages.
-« Le chef de l’Etat a assuré à leurs familles que tous les services de l’Etat étaient mobilisés pour œuvrer à leur libération depuis le 7 octobre, en pleine coordination avec les médiateurs et l’Etat d’Israël. »
Dans l’enclave palestinienne, des milliers de Palestiniens sont descendus dimanche dans les rues de la bande de Gaza après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, certains pour se réjouir, d’autres pour protester. visiter les tombes de leurs proches, alors que beaucoup étaient impatients de savoir ce qu’était devenue leur maison.
Dans les heures qui ont précédé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, de longues files de camions transportant du carburant et de l’aide humanitaire se sont formées aux postes frontières. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré avoir commencé à traverser la frontière dimanche matin.
L’accord prévoit que 600 camions humanitaires entrent dans la bande de Gaza chaque jour pendant les six premières semaines du cessez-le-feu, dont 50 camions transportant du carburant.
DÉMISSION
En Israël, cet accord ne fait pas l’unanimité, même au sein du gouvernement. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et deux autres ministres de son parti nationaliste-religieux ont démissionné du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu en raison de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a annoncé dimanche leur formation politique.
Le parti Otzma Yehudit a déclaré ne plus faire partie de la coalition au pouvoir en Israël, sans toutefois chercher à faire tomber le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a pour sa part menacé dimanche de quitter le gouvernement de coalition si Israël mettait fin à la guerre contre le Hamas à Gaza.
Bezalel Smotrich dirige le Parti national religieux, un groupe d’extrême droite qui fait partie du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le Hamas, qui contrôle l’enclave côtière assiégée de Gaza, a déclenché la guerre en attaquant des villes du sud d’Israël le 7 octobre 2023, tuant quelque 1 200 personnes et prenant environ 250 otages. La plupart d’entre eux ont depuis été relâchés ou tués.
En outre, 400 soldats israéliens ont été tués au combat dans la bande de Gaza.
Le bombardement israélien de Gaza en représailles contre le Hamas a tué près de 47 000 Palestiniens, selon les responsables de la santé basés à Gaza. Parmi eux figurent des milliers de combattants du Hamas et les principaux chefs militaires du groupe, mais le bureau des droits de l’homme de l’ONU affirme que la majorité des décès qu’il a vérifiés concernent des femmes et des enfants.
L’assaut a détruit les infrastructures du territoire et laissé la quasi-totalité de ses 2,3 millions d’habitants sans abri.
(Reportage de James Mackenzie, Maayan Lubell, Emily Rose, Andrew Mills, Menna Alaa al-Din, Nidal al-Mughrabi, Alexander Cornwell ; édité par John Davison ; version française Claude Chendjou)
