La Tour Eiffel les pieds dans l’eau, le Louvre transformé en piscine ou encore la Gare de Lyon hors service : c’est le scénario catastrophe d’une importante inondation en région parisienne que les autorités veulent éviter du tout. coûts en mettant en place des dispositifs anti-inondation sur les berges de la Seine. L’un d’eux, tout inédit et unique en son genre, est testé depuis le 13 janvier à la frontière des départements de l’Yonne et de la Seine-et-Marne.
Le principe est simple, il s’agit de pomper l’eau de la rivière pour en abaisser le niveau. Les huit pompes installées sur les quais de Seine ont donc été activées pour la première fois dans un bruit assourdissant. “Cette eau rentre à l’intérieur du caisson pilote, qui est en fait une ceinture de digues, d’un carré de 2 km de chaque côté et de 2,50 m de hauteur et cela va permettre de retenir ce volume d’eau”, expliquer Baptiste Blanchard, le directeur général de Seine Grands Lacs, exploitant de ce dispositif baptisé « casier pilote ».
Ces travaux pourraient permettre d’abaisser le niveau de la Seine d’une quinzaine de centimètres, mais ils ne seront mis en service qu’en cas de risque majeur. « Nous le faisons lorsque le débit de l’Yonne et soit de la Seine, soit du Loing est suffisamment important et qu’il y a un risque d’inondation majeure pour la région parisienne.
“En 2016 ou 2018, nous avons eu des inondations importantes qui auraient conduit à déclencher ce piège pilote.”
Baptiste Blanchardsur franceinfo
Selon leurs calculs, 15 millions d’euros de dégâts pourraient ainsi être évités en moyenne chaque année. Un système anti-inondation en complément des quatre grands lacs réservoirs de Champagne et du Morvan, chargés de réguler la Seine.
Mais pour les riverains, ce système représente une certaine contrainte. Cette eau n’est en effet pas stockée dans un bassin artificiel. Il se déverse dans une vaste zone humide composée d’étangs, de végétation et de sentiers, lieu apprécié des habitants qui viennent se promener, pêcher ou chasser. Pour eux, pas question d’y entrer lorsqu’il est en phase de remplissage. D’ailleurs, lorsqu’on s’en approche, les téléphones se mettent à vibrer avec un signal sonore et un message demandant d’évacuer immédiatement l’intérieur de cette zone.
-La maire de la commune Stéphanie Banos concède qu’il s’agit d’un projet qui suscite certaines inquiétudes, notamment chez les propriétaires de parcelles qui seront inondées. Une compensation et une remise en état de leurs terrains sont prévues une fois la zone vidée. Quant aux sangliers, cerfs ou hérissons qui parcourent ces zones, ils doivent eux aussi évacuer. “Il y avait une peur d’évacuer tous les plus gros spécimens et la nature fera que, normalement, tous les petits partiront quand ils verront l’eau arriver, c’est vrai que c’est une des préoccupations, nous sommes dus à notre nature et à ses diversité. De son côté, l’association France Nature Environnement évoque un bouleversement disproportionné pour la biodiversité.
Ces travaux ne suffiront cependant pas à empêcher l’inondation de la capitale. Elle ne pourra pas, à elle seule, protéger totalement Paris et l’Ile-de-France d’une crue centennale, c’est-à-dire une crue qui a une chance sur 100 de se produire chaque année. La dernière date de 1910. « Si la gare St Lazare baignait dans l’eau, c’était bien pire du côté de la gare des Invalides. Le Paris de 1910 était une sorte de Venise improvisée, sans gondole ni romance. »peut-on entendre dans les archives sonores.
Ludovic Faytre, responsable des études des risques majeurs à l’institut Paris Région, le confirme : « Nous n’empêcherons pas les inondations. Nous savons que cela se produira, mais nous ne pouvons pas prédire exactement quand, à quelques semaines près. Ce ne sera plus du tout comme à l’époque, on sait qu’il n’y aura pas de métro, pas de RER, qu’on aura des difficultés à approvisionner en eau potable. Nous avons beaucoup de choses qui peuvent mal fonctionner et qui contribuent à la vulnérabilité de notre territoire.
Selon une enquête réalisée par ces spécialistes, la conscience du risque reste faible au sein de la population, malgré les deux dernières inondations majeures de 2016 et 2018.
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