LLe vent tourne très vite au Pays Basque. Et notamment à Biarritz où, en un mois, le club est passé de la confortable 4ème voulant soigner son contenu à l’inquiétante 12ème qui surveille les résultats d’en bas pour ne pas trop transpirer. Plus inquiétant : le comportement des joueurs de Boris Bouhraoua, qui semblaient lâcher prise sur un match qu’ils menaient face à l’Agenais réduit à 14 ce jeudi. De quoi voir le manager troquer le rôle de papa poule pour celui de père strict, remettant en cause l’attitude de certains de ses joueurs.
Pro D2 : le SU Agen se donne un peu de répit en poussant à Biarritz
En infériorité numérique pendant près d’une heure et menant 5-19, le SUA a renversé le BO avec un 34-7 pour signer son premier succès en 2025 (39-26) et prendre ses distances avec la zone rouge. Les Biarrots ont encore compromis leurs chances de qualification
« Nous tombons de haut. Je suis déçu car on s’est dit des choses et on ne l’a pas fait. Je suis déçu de la défense, je suis déçu de… Ce sont toujours les mêmes qui s’engagent, a déclaré l’entraîneur biarrot. Il n’y a pas assez de joueurs engagés à 100 %, donc ce n’est pas possible d’exister. »
Une attitude qui contraste avec celle affichée jusqu’à présent par Boris Bouhraoua, qui depuis le début de la saison se place comme un paratonnerre de critiques après les contre-performances de son équipe. Disparu également le positivisme sans faille de l’entraîneur, qui annonçait un futur tri entre ses joueurs : « L’opportunité qu’on a, c’est de voir un peu qui sont les sportifs, les sportifs de haut niveau. Qui peut relever la tête pour le Biarritz Olympique. Ceux qui ne veulent pas le faire ne sont malheureusement pas des sportifs de haut niveau. »
Questions sans réponse
Après le sermon, viennent les questions. Celui de savoir comment ses joueurs auraient pu s’effondrer à ce point face à un SUA sanctionné d’un carton rouge (Lombart-Buret) à la 23e minute ; celui de comprendre ce qui se passe dans la tête des Biarrots, absents de 80% de leurs deux dernières rencontres ; celle, enfin, de savoir si derrière les discours de façade, le retrait de 5 points par la LNR et la sortie du top 6 n’ont pas marqué une certaine rupture mentale.
-“Je ne pense pas”, a déclaré le demi de mêlée Kerman Aurrekoetxea. Nous nous concentrons simplement semaine après semaine. Nous ne faisons pas de calculs, nous regardons les classements. Il ne sert à rien. » Visiblement avec retenue pour ne pas trop en dire, l’international espagnol a poursuivi sur les raisons de l’échec de son équipe : « Je n’aimerais pas vraiment donner de réponses car je n’ai pas vu le match, j’étais sûr que le domaine, concentré sur mon rôle. Nous analyserons le match. Je ne peux pas donner de réponse précise. »
Attention à la fin de saison
Il faudra en trouver rapidement, peut-être dès cette semaine en vue du déplacement plus que périlleux à Grenoble vendredi (21 heures). « On a encore un gros test de caractère la semaine prochaine au Stade des Alpes. Il va y avoir des nuits difficiles au niveau de la réflexion. » Si un succès du 1er relèverait du miracle, le moindre sursaut de fierté par rapport à la performance agenaise ferait office de bonification.
Et permettrait, peut-être, de reconstruire une identité pour cette équipe. Indispensable sinon vous vivrez une fin de saison plus que compliquée. Les Biarrots sont actuellement dans le ventre mou de la Pro D2. A eux de ne pas chuter davantage, en espérant toujours un recours réussi auprès de la FFR pour récupérer les 5 points confisqués par la LNR. Kerman Aurrekoetxea résume, toujours laconique : « Maintenant, nous avons compris que nous ne sommes pas si belles. »
Quatre autres blessés
La claque reçue à Agen va laisser des traces chez les Biarrots. Dans les têtes, mais pas que, puisque quatre d’entre eux sont revenus d’Armandie blessés. “Quand c’est négatif, ça devient très négatif”, souffle le manager du BO Boris Bouhraoua. Nous ajoutons des blessés qui nous manqueront la semaine prochaine. Cela fait partie d’une saison. »
Prévu sur la feuille de match, Kylian Jaminet a finalement dû céder sa place sur le banc à François Vergnaud. L’arrière souffre de problèmes aux adducteurs et sera absent pendant trois semaines, a indiqué son entraîneur. Charlie Matthews a quitté le terrain cinq minutes après son retour des vestiaires, en boitant très bas. Le 2e ligne a été touché au genou droit lorsque Bastien Guillemin, plaqué, est tombé sur lui. Il devra passer des examens.
Même chose pour l’ailier Gervais Cordin, qui a dû abandonner ses partenaires à la 38e minute, blessé à la cheville droite lors d’un tacle de Valentin Gayraud. Finalement, le 3e ligne Ekain Imaz Agirre est sorti à la pause, victime d’un « gros KO », selon Boris Bouhraoua.