L’un des dirigeants de la secte juive extrémiste Lev Tahor a été arrêté au Salvador, dans le cadre d’une vaste répression menée par les autorités centraméricaines contre cette secte, accusée de maltraitance d’enfants.
Le procureur général du Salvador a confirmé lundi dans un communiqué que le rabbin Eliezer Rompler, qui a été inculpé en Israël en 2020 par le tribunal de Jérusalem pour agressivité et maltraitance sur enfants, avait été placé en détention.
Rompler, figure de proue de la secte extrémiste, a fui Israël après son inculpation et s’est réfugié au Guatemala, où la plupart des membres de la secte vivent depuis des années.
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Selon le site d’information Walla, Rompler a tenté de fuir au Salvador après que les autorités guatémaltèques ont commencé à réprimer Lev Tahor, mais il a été arrêté à la frontière en raison d’un mandat d’arrêt d’Interpol, vraisemblablement émis à la demande d’Israël.
Le communiqué du procureur général indique qu’Israël devrait soumettre dans les prochains jours une demande d’extradition de Rompler pour qu’il soit poursuivi devant les tribunaux israéliens.
En décembre, plusieurs pays d’Amérique centrale ont lancé une vaste campagne de répression contre Lev Tahor suite à des allégations d’abus sexuels sur des enfants, de mariages forcés et d’autres crimes.
La répression a commencé lorsque la police guatémaltèque a effectué une descente dans le complexe de Lev Tahor à la fin du mois dernier, après que quatre mineurs se sont échappés de la communauté et ont alerté les autorités sur des allégations de trafic d’êtres humains. Ils ont retiré environ 160 enfants et adolescents de la communauté.
Le procureur général du Guatemala a déclaré que plusieurs semaines après le placement des enfants sous protection, les autorités cherchaient toujours à identifier les enfants et adolescents placés sous la protection de l’État.
“Il n’est pas encore possible d’établir qui sont leurs parents biologiques et ils ne disposent pas de documents d’identité”, indique le communiqué.
« Des tests ADN seront effectués pour déterminer l’identité de leurs parents puis obtenir leurs témoignages. »
Des membres de la secte juive Lev Tahor devant l’école spécialisée Alida Espana de Arana où sont hébergés les enfants sauvés à Guatemala City, le 22 décembre 2024. (Crédit : Johan Ordoñez/AFP)
Plus tôt ce mois-ci, la police du Salvador a annoncé l’arrestation de Jonathan Emmanuel Cardona Castillo, membre de Lev Tahor, pour traite d’êtres humains, viol et maltraitance d’enfants. Castillo avait tenté de traverser la frontière entre le Guatemala et le Salvador, près de la ville d’Ahuachapán, où il avait été appréhendé.
Les autorités salvadoriennes coordonnent son extradition en vue de poursuites au Guatemala, https://twitter.com/PNCSV/status/1875269658820919469 au commissariat.
Interpol, une agence de police internationale, a lancé fin décembre une alerte mondiale contre Castillo. Castillo, 23 ans, est citoyen du Guatemala et du Salvador. Il parle hébreu et espagnol, selon Interpol.
La secte a fait de grands efforts pour récupérer les enfants enlevés à leur communauté dans le passé. Son leader, Nachman Helbrans, et d’autres membres de la direction de Lev Tahor sont incarcérés à New York pour l’enlèvement de deux enfants, dont la mère avait fui Lev Tahor pour assurer leur sécurité. Le père de Helbrans, Shlomo, fondateur de cette secte, a également été emprisonné pour enlèvement dans les années 1990.
Des membres du PGN participent à une opération de sauvetage d’enfants dans une ferme de Lev Tahor, dans la municipalité d’Oratorio, au Guatemala, le 20 décembre 2024. (Bureau du procureur général de la nation guatémaltèque/AFP)
Les opposants à la secte ont déclaré que les enfants avaient subi un « lavage de cerveau » par les dirigeants de Lev Tahor et qu’ils auraient probablement besoin d’une longue convalescence pour s’acclimater à la société dominante.
Les responsables israéliens aident les autorités locales dans cette affaire. Les membres de Lev Tahor sont des citoyens de différents pays, dont Israël, les États-Unis et le Guatemala.
Le nom de Lev Tahor signifie « cœur pur », mais ses initiatives, manœuvres et projets se distinguent par leur obscurantisme. En 2017, un tribunal israélien a jugé que ce groupe était « une secte dangereuse ».
Ses membres adhèrent à une interprétation extrême et idiosyncrasique du judaïsme et des lois alimentaires de la cacherout, une interprétation qui les isole du monde extérieur. Les hommes passent la majorité de leurs journées à prier et à étudier des passages spécifiques de la Torah. Les femmes et les filles, quant à elles, doivent porter des robes noires qui couvrent entièrement leur corps, leur visage et leurs yeux.
Des membres de la famille et certains des enfants sauvés de la secte juive Lev Tahor et emmenés dans un refuge sont arrêtés par la police après avoir tenté de quitter l’établissement de Guatemala City le 23 décembre 2024. (Johan Ordoñez /AFP)
Un groupe appelé Lev Tahor Survivors, qui s’oppose aux activités de la secte, estime le nombre de ses membres à plusieurs centaines de personnes. Il affirme qu’il est dirigé par un noyau dur, les autres étant détenus la plupart du temps contre leur gré.
