Voici les propos de Franck Haise en conférence de presse d’après-match, quelques instants après le succès remporté par le Gym face à Reims samedi soir (2-4). Satisfait de la performance de ses hommes, le technicien niçois se projette déjà vers l’avenir.
Coach, qu’avez-vous pensé de cette victoire sur le terrain de Reims ?
On s’est créé beaucoup d’occasions à l’extérieur, toutes différentes, que ce soit sur une attaque de position, en transition, sur coup de pied arrêté… Ce sont des choses positives. Même si nous avons encaissé deux buts, je pense que l’équipe est toujours restée sereine, surtout après le deuxième qui aurait pu relancer Reims, alors qu’on venait d’avoir une énorme occasion de 4-1. On est resté dans notre match pour marquer le quatrième, et même le cinquième, même s’il a été refusé. Nous avons répondu à la fois offensivement et défensivement, la plupart du temps.
Est-ce votre match le plus complet et le plus réussi cette saison ? On a souvent vu un Gym réactionnaire, ou qui n’a joué qu’une mi-temps sur deux cette saison…
D’emblée, j’ai tendance à vous dire que nous avons été cohérents pendant une grande partie de la rencontre.
Vous avez marqué 35 buts en 17 matches, soit 16 de plus que l’an dernier à pareille époque. C’est un record pour l’OGC Nice. Il y a vraiment une identité offensive qui se dégage de cette équipe…
Nous pouvons nous permettre d’être offensifs car nous avons les joueurs pour le faire. Il n’y a pas que les attaquants, au milieu on a des joueurs créatifs, derrière, il y a des joueurs capables de jouer sous pression. J’ai des latéraux, ou des pistons selon les systèmes, qui sont attirés par le but adverse et par le jeu. Il faut faire en sorte que chacun trouve sa place, parle le même langage, que ce soit sur le plan offensif comme défensif. Attaquer en nombre, c’est bien, mais en même temps il faut bien prévenir et bien défendre. Ça progresse.
Êtes-vous dans une période où tout commence à se mettre en place ?
Je pense que oui. Nous travaillons ensemble depuis six mois et demi. Il y a des choses qui ont continué à avancer. On retrouve des joueurs, même s’il y a encore quelques absents aux postes offensifs. On retrouve de la cohérence dans l’effectif. Cela signifie que les séances sont de meilleure qualité, il y a aussi plus de choix pour moi. C’est surtout une bonne nouvelle.
Vous jouez toujours sans Terem Moffi et Jérémie Boga…
Morgan Sanson n’a pas non plus joué de toute la saison. Pablo Rosario a été suspendu ce soir. Ce sont des joueurs que l’on retrouvera à un moment donné et qui auront leur mot à dire dans notre saison.
Pourquoi Jonathan Clauss est-il sorti pendant la pause ?
Il avait un petit blocage articulaire, qui provoquait un point de tension au niveau de son ischio. Comme ce n’était pas clair, nous ne voulions prendre aucun risque. Il a été mobilisé à la mi-temps par les kinés, il semble que les choses soient beaucoup plus détendues maintenant. Nous nous donnerons 24 à 48 heures pour voir. Mais je ne pense pas qu’il y ait un problème musculaire, c’est plutôt au niveau articulaire. On verra s’il peut être parmi nous rapidement pour le match de mardi à Bastia ou s’il faudra faire un choix de sécurité.
Nice est 4ème à l’issue du match aller. Êtes-vous là où vous vouliez être à mi-chemin ?
Ce qui m’intéresse c’est le parcours, et la fin de saison pour décider de notre classement. Ce que j’ai dit aux joueurs, c’est surtout qu’on a 30 points après 17 journées. Nous en avons eu quatre après quatre jours. Cela fait 26 points sur les 13 dernières journées, cela fait deux points par match, ce n’est pas anodin. Pour être ambitieux, il faut s’investir beaucoup dans les matches. Si contre Reims, tu ne fais pas grand chose, tu as beaucoup plus de problèmes que ce qu’on a eu ce soir. Reims en avait accroché beaucoup de gros à domicile ou à l’extérieur. Il fallait faire un très bon match pour que ça se passe comme ça.
En début de deuxième période, Reims mettait beaucoup de pression. On imagine que vous êtes satisfait de ne pas avoir pris cet objectif qui aurait pu tout changer…
Nous avons été solides dans ce moment fort à Reims. Nous avons marqué le troisième à ce moment-là et nous étions même sur le point de marquer le quatrième. On se doutait que ça allait commencer fort. C’était important de passer ce moment ensemble, de bien défendre et de ne pas trop encaisser pour ensuite récupérer le ballon. Je sais que nous sommes capables de blesser beaucoup de gens en transition ou en attaque placée.
Gaëtan Laborde a marqué un doublé. On imagine qu’avec sa progression, c’est une arme supplémentaire pour vous ?
Gaëtan joue très régulièrement au poste d’avant-centre depuis quelques temps. Il est revenu assez vite par rapport à sa blessure. Forcément, quand on revient après deux mois et demi d’absence, ça prend un peu de temps. Tout le travail qu’il a accompli alors porte ses fruits depuis plusieurs semaines. Il marque des buts, il travaille défensivement pour l’équipe. Il a toujours eu le sens du but et il l’aura tant qu’il sera attaquant. C’est important qu’on ait des joueurs pour finir nos actions. Gaëtan l’a dans le sang.
Il aurait aimé rester un peu plus au sol…
Oui, il aurait aimé marquer le troisième, il m’a dit qu’il n’avait jamais réussi de triplé. Je pensais qu’il en avait déjà mis, mais il a encore le temps de le faire !
La panenka a-t-elle été travaillée à l’entraînement ?
Il tire les penaltys de différentes manières à l’entraînement. Il a estimé que c’était la bonne chose à faire à ce moment-là, je ne peux rien vous dire d’autre. Le plus important est que le ballon soit en bas.
Sur penalty, il joue bien…
Je n’ai pas revu les images. Je ne sais pas quelle est la force du contact. Le banc de Reims a crié, je suppose, sans revoir l’action. Je n’ai pas vu, à cette vitesse, s’il y avait eu un contact fort ou léger. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu contact, sinon la VAR serait intervenue.
Être quatrième à la mi-saison, avec l’avalanche de blessures et un début un peu poussif, cela vous surprend-il ? Ou vous attendiez-vous à cette reprise spectaculaire ?
Notre démarrage et notre début de saison ont été un peu lents. Il a fallu mettre les choses en place, nous avons eu des renforts tardifs sur certains postes. Puis il y a eu ce lot de blessés, donc on a changé de système, on est à quatre en défense depuis plusieurs semaines. Ce qui est très bien, c’est que les joueurs se sont parfaitement adaptés, et ceux qui étaient là quand on avait plus de 12 joueurs professionnels à l’entraînement ont tout donné pour nous permettre de gagner des matchs difficiles. La période était très particulière, on s’est préparé pendant des semaines avec trois matches qui n’ont pas été faciles. Les joueurs ont beaucoup de ressources, ils devraient le savoir. Ils ont beaucoup de qualité mais aussi beaucoup de ressources, et j’aime ça.
Après le match, on a entendu de la musique et des cris de joie dans les vestiaires. On sent que l’ambiance est aussi plus légère avec les résultats positifs. Le ressentez-vous dans la vie de groupe ?
Nous avons une belle vie de groupe depuis le début. Nous essayons de faire en sorte que les joueurs aiment s’entraîner, qu’ils prennent des initiatives lorsqu’ils jouent. Il faut qu’ils vivent de bons moments, car si on veut les offrir aux autres, il faut qu’ils aient envie de les vivre les uns avec les autres. De ce côté-là, je suis plutôt satisfait de ce qu’ils vivent, et de ce que nous continuerons de vivre. Cela aide également à obtenir des résultats. Tant que le cercle est vertueux, ça me va.
Ce retour dans le top 4, est-ce que cela pousse le vestiaire à imaginer une qualification pour la Ligue des Champions ?
Ce qui est sûr, c’est qu’il faut être ambitieux. Si, avec tous les hauts et les bas des six premiers mois, nous sommes ici avec autant de points, c’est parce qu’il y a de la qualité. Il y a encore des choses à améliorer car on encaisse encore des buts, mais il y a du jeu, on marque beaucoup. L’ambition ne se mesure qu’à ce que nous mettons sur le terrain. Compte tenu de l’effectif dont nous disposons, nous devons être ambitieux. Mais ce sont les joueurs qui ont la réponse. Quand ils mettent ce qu’ils ont mis ce soir, ça pousse à continuer d’être ambitieux.