A deux semaines du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a promis de résoudre la guerre en Ukraine en « vingt-quatre heures »Emmanuel Macron a appelé son futur homologue américain à ne pas croire aux miracles. “Aucune solution rapide qui signifierait que la capitulation de l’Ukraine ne soit bénéfique pour les Européens et les Américains.»a déclaré le chef de l’Etat devant les ambassadeurs de France, réunis à l’Élysée pour leur traditionnelle conférence annuelle.
Le président français a affirmé que c’est la crédibilité des Occidentaux dans leur ensemble, ainsi que celle de l’ordre international, qui seraient en cause. “battu” s’ils acceptaient “traiter” contre la Russie en raison de leur ” fatigue ” concernant les conséquences négatives de la guerre en Ukraine. «Le nouveau président américain lui-même sait que les Etats-Unis n’ont aucune chance de gagner quoi que ce soit si l’Ukraine perd.»a même soutenu Emmanuel Macron.
La position qu’adoptera Donald Trump sur la question ukrainienne dès son investiture le 20 janvier fait l’objet d’intenses spéculations, après une campagne présidentielle ponctuée d’accusations en tout genre contre l’alliance atlantique et l’aide à l’Ukraine, jugée trop coûteuse pour l’Amérique. En Europe, beaucoup craignent que la détermination du président américain à trouver une issue négociée en Ukraine ne se fasse au détriment de Kiev et de la sécurité du continent. Depuis son élection début novembre, les chancelleries européennes s’emploient à le convaincre de ne pas tourner le dos sur ce dossier.
Changement de ton sur les concessions
A l’heure où l’armée russe est en position de force sur le champ de bataille, Emmanuel Macron a souligné que Washington devra aider l’Europe à “changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations”. Cela pourrait inclure une augmentation de l’aide militaire à l’Ukraine et la mise en œuvre de nouvelles sanctions contre l’économie russe.
En échange, ce sera aux Européens de « construire des garanties de sécurité » pour l’Ukraine. Kyiv, de son côté, devra prendre la tête «des discussions réalistes sur les enjeux territoriaux»a déclaré le président de la République. Cette déclaration, la première d’Emmanuel Macron ouvrant la voie à une remise en cause de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, embrasse le changement de ton adopté par Volodymyr Zelensky depuis la victoire de Donald Trump.
En décembre, le président ukrainien a reconnu que son armée n’était pas actuellement en mesure de reconquérir les territoires occupés par la Russie et a envisagé de reporter à plus tard leur hypothétique libération. « par la voie diplomatique ». Une reconnaissance de la réalité du terrain, et une manière pour les autorités ukrainiennes de se présenter comme faisant preuve de bonne volonté à l’égard de la nouvelle administration américaine.
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