Cette annonce intervient au moment où les forces ukrainiennes, en retrait depuis des mois sur le front de l’Est, auraient lancé une nouvelle offensive dans la région frontalière russe de Koursk, au sein de laquelle elles sont déployées sur plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis août.
Chaque camp tente de renforcer ses positions, alors que les conjectures vont bon train depuis des semaines sur les conditions des futures négociations de paix, en raison du retour à la Maison Blanche le 20 janvier de Donald Trump, qui a promis de mettre rapidement un terme au conflit. .
Les États-Unis sont le principal fournisseur d’aide à Kiev, tandis que Moscou considère Washington comme son ennemi existentiel.
Sur le front de l’Est, après des mois de progression lente mais régulière, les troupes russes ont “complètement libéré la ville de Kurakhové, la plus grande ville du sud-ouest du Donbass”, une vaste zone industrielle, a annoncé lundi matin le ministère. Défense russe.
Kurakhové, qui comptait environ 22 000 habitants avant le conflit, constituait une position défensive de premier plan pour l’armée ukrainienne dans ce secteur et se situe à proximité d’un important gisement de lithium, un minéral rare.
Cette ville est proche d’un réservoir d’eau et abrite une centrale électrique au charbon qui a été endommagée par les combats.
Kurakhové se trouve également à une trentaine de kilomètres au sud de Pokrovsk, pôle logistique essentiel pour les militaires ukrainiens menacés par les soldats russes, présents à moins de six kilomètres.
La perte de cette ville n’a pas encore été confirmée par l’armée ukrainienne, qui s’est limitée lundi à signaler “des opérations d’assaut dans la zone urbaine de Kurakhové”.
Son état-major a indiqué sur Facebook avoir « repoussé 27 attaques » dans ce secteur et que des mesures avaient été prises pour « identifier et détruire les groupes d’assaut ennemis ».
La carte des combats établie par le blog militaire DeepState, proche de l’armée ukrainienne, montre pourtant la totalité de la ville sous contrôle russe.
Le ministère russe de la Défense estime que cette conquête permettrait de s’emparer du reste de la région de Donetsk « à un rythme accéléré ». Il revendique également la prise du hameau de Datchenské, juste au sud de Pokrovsk,
Selon l’armée russe, les forces ukrainiennes avaient fait de Kurakhové une « zone fortifiée dotée d’un réseau développé de positions de tir et de communications souterraines ».
La Russie a accéléré sa progression dans l’est de l’Ukraine, réalisant fin 2024 ses gains les plus significatifs depuis les premières semaines de l’invasion. Mais jusqu’à présent, elle n’a pas réussi à faire de percée majeure et subit, selon Kiev, des pertes catastrophiques.
Et l’armée russe est en difficulté ailleurs. Dans la région de Koursk, après des semaines d’opérations visant à chasser les unités ukrainiennes, elle annonce qu’elle fait face à une contre-attaque.
Les Ukrainiens y occupent quelques centaines de km2 depuis août, malgré les tentatives pour les déloger des troupes russes, appuyées dans ce secteur par des soldats nord-coréens, selon Kiev.
L’armée russe affirme avoir repoussé la nouvelle offensive dans cette région, tandis que l’Ukraine reste largement silencieuse sur le sujet.
L’Ukraine espère des décisions fortes de M. Trump, qui n’a pas fait de propositions concrètes, mais craint aussi une baisse du soutien américain, le président élu ayant critiqué à plusieurs reprises les milliards de dollars fournis à Kiev.
Le Kremlin a de son côté rejeté l’idée d’un cessez-le-feu. Il exige que l’Ukraine dépose les armes, cède quatre régions partiellement occupées par les Russes, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à adhérer à l’Otan. Conditions inacceptables pour Kyiv.