2 Ouverture d’une information judiciaire
Le 3 2012l’ancien Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, affirme, selon des propos rapportés par ses avocats tunisiens, que la Libye a bien financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Dans la soirée, un avocat français prétendant également le représenter a démenti les propos de ses confrères tunisiens.
En décembreL’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine affirme devant le juge détenir la preuve de ce financement libyen. 19 avril 2013le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X.
3 Guéant Paintings
Fin avril2013Le Canard chainé révèle qu’une perquisition de l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant a révélé un versement de 500 000 euros depuis l’étranger. Ce dernier justifie cette somme par la vente de deux tableaux de maîtres en 2008. Le 7mars 2015l’ancien ministre est mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée.
4 Nouvelles accusations
En 2016le carnet de Choukri Ghanem, ancien ministre libyen du Pétrole décédé quatre ans plus tôt, a été transmis aux enquêteurs. Il évoque trois versements en 2007 destinés à Nicolas Sarkozy, totalisant au moins 6,5 millions d’euros.
Le 15NovembreZiad Takieddine affirme, dans une vidéo publiée par Mediapart, avoir donné cinq millions d’euros en espèces, depuis la Libye, en 2006 et 2007 à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. En 2020, Guéant fera condamner Ziad Takieddine pour diffamation. Ce dernier est mis en examen le 7décembre 2016notamment pour complicité de corruption et trafic d’influence.
Le 8janvier 2018l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire, est arrêté à Londres. Extradé vers la France, il sera mis en examen pour corruption active deux ans plus tard.
5 actes d’accusation
Le 21mars 2018Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruption passive, financement illégal d’une campagne électorale et recel de fonds publics libyens. Le 29PeutÉric Woerth, ancien trésorier de la campagne, est à son tour mis en examen pour complicité de financement illégal. Les juges aggravent les charges retenues contre Claude Guéant, le 11septembreavec de nouvelles mises en examen notamment pour corruption passive.
Alors, le 16octobre
2020Nicolas Sarkozy est une nouvelle fois mis en examen, cette fois pour « association de malfaiteurs ». Deux mois plus tard, Claude Guéant et un autre ex-ministre, Brice Hortefeux, l’étaient à leur tour pour la même raison.
6 Falsification de témoins
Le 11novembre 2020Ziad Takieddine, en cavale au Liban, blanchit l’ancien chef de l’Etat dans la presse française et accuse l’ancien juge d’instruction en charge du dossier, Serge Tournaire, d’avoir déformé ses propos. Mais, auditionné à Beyrouth par les juges français le 14janvier 2021Takieddine incrimine une nouvelle fois l’ancien chef de l’Etat.
Une information judiciaire est ouverte en juin2021 pour subornation de témoin et association de malfaiteurs concernant la rétractation temporaire de Takieddine. Une dizaine de personnes sont mises en cause à des degrés divers, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy et la reine de la presse people, Mimi Marchand.
7 Fin des enquêtes
Fin 2021la Cour de cassation balaie le dernier pourvoi procédural déposé par Nicolas Sarkozy. Le 21octobre 2022les juges d’instruction terminent leur enquête. Le 24août 2023deux magistrats financiers signent le renvoi de l’ex-président devant le tribunal correctionnel.
8 Coup d’envoi du procès
C’est donc plus de 12 ans après les premières révélations que Nicolas Sarkozy sera jugé aux côtés de onze autres personnes, à partir de ce lundi 6Janvierjusqu’au 10 avril. Un procès avec donc un ancien président de la République, mais aussi trois anciens ministres de l’ex-président parmi les prévenus: Claude Guéant, ancien secrétaire général du Président et ancien ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui fut ministre de l’Immigration, puis du Travail et enfin de l’Intérieur, et Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne de 2007, et ancien ministre du Budget, puis du Travail.