Demi Moore remporte le Golden Globe de la meilleure actrice

Demi Moore remporte le Golden Globe de la meilleure actrice
Demi Moore remporte le Golden Globe de la meilleure actrice

A quoi sert la salle de cinéma ? On prône souvent la force du grand écran, mais j’aimerais parler de l’expérience du collectif. C’est aussi l’une des membranes du genre horreur, qui n’est délicieuse que lorsqu’elle est partagée à plusieurs. Je n’aurais certainement pas vu, entendu ou vécu Le fondle nouveau film de Coralie Fargeatde la même manière si j’avais été complètement seul. Présenté en mai 2024 au Festival de Cannes, il se positionnait comme l’une de mes plus grandes attentes, pour moi qui avais déjà été largement conquis par Vengeancele premier film du cinéaste français. J’en suis ressorti plus bouleversé que jamais, presque à plusieurs reprises perdre un œil, mais heureux et halluciné, surtout d’avoir vécu une telle aventure dans une salle pleine de monde. Une expérience partagée par beaucoup d’autres, comme en témoigne aujourd’hui le triomphe de Demi Moorerécompensée aux Golden Globes pour sa brillante interprétation.

Demi Moore dans Le fond by Coralie Fargeat (2024).© Titre de travail

Qui a peur de surenchérir ?

C’est peut-être le lien qui unit bon nombre des films de la Compétition Officielle de Cannes en 2024. A mi-chemin du Festival de Cannes, la tempête Mégalopole de Francis Ford Coppolale cruel Sortes de gentillessel’enchanteur Émilie Pérez de Jacques Audiardet maintenant le Dantesque Le fond de Coralie Fargeat. Un programme qui reflète l’ambition de Thierry Frémauxdélégué général du Festival. “C’est vraiment dommage que la Compétition ne présente que des films grand public et ne s’intéresse plus du tout aux vrais films d’art et d’essai.» soupire un critique suédois entre deux projections. Je pense que j’ai rarement été autant en désaccord avec quelqu’un, car j’imagine que la frontière est bien plus poreuse qu’on ne le pense entre cinéma d’auteur et cinéma dit. grand public – croire le contraire me semble être une vision très triste, très pessimiste pour l’avenir du cinéma.

Alors, comme Furieux présenté Hors Compétition en mai dernier, Le fond réussit ce tour de force d’être bicéphale : à la fois un monstre du cinéma, fait pour les salles bondées, et un joyau d’auteur (ou ici, d’auteur), qui fourmille de références. Devant Le fondje pense à Carrie de Brian de Palma (1976), mais aussi Tête de gomme de David Lynch (1977). La première pour ses cascades d’hémoglobine, qui parsèment de sublimes robes du soir à paillettes, la seconde pour l’exploration de ce qui rend monstrueux, dans une quête impossible d’être vu, admiré et aimé de tous. Car oui, dans cette épopée horrifique, qui n’hésite pas à user de la comédie (et attire ainsi un public hilarant pendant près de deux heures et demie), Fargeat réussit le tour de force de m’émouvoir, notamment grâce au personnage de Demi Mooreà la fois émouvant et pathétique, dans une composition qui semble directement inspirée de sa propre vie.

 
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