La préfecture et le conseil départemental avaient alerté samedi matin les habitants du département, les invitant à éviter tout déplacement sur les routes en raison des pluies verglaçantes prévues pour la soirée.
Un phénomène appelé « pluie surfondue », qui a transformé l’asphalte en patinoire dès le coucher du soleil et pendant une partie de la nuit, principalement dans les régions de Beaune, Dijon, la plaine de la Saône et l’Auxois. Ce dimanche, le bilan est lourd.
Cinquante et un accidents de la route ont été enregistrés samedi soir par les services de l’État sur le réseau routier de la Côte-d’Orien. Trente et une personnes ont été blessées et un jeune homme de 20 ans a perdu la vie sur l’A6, à hauteur de Merceuil.
« Le froid, la nuit et le manque d’information rendaient cette situation très anxiogène »
Un épisode traumatisant pour de nombreux automobilistes. Comme Charlène, qui a dû rentrer à Lyon en fin de journée, après avoir rendu visite à sa famille près de Beaune.
«Je savais que l’autoroute était fermée. Mais je ne savais pas si c’était dû à l’accident ou au fait que les routes étaient impraticables», raconte la jeune femme de 26 ans.
« Personne ne s’attendait à une pluie verglaçante d’une telle ampleur. Dans le froid, seule dans ma voiture, j’ai commencé à avoir une crise d’angoisse. Un monsieur, dans une voiture à proximité, est venu me rassurer. Au bout de trois heures, nous avons pu repartir. Les débris des voitures accidentées étaient toujours présents et le défunt se trouvait sous un drap blanc. Une scène glaçante qui reste dans ma mémoire. Je suis finalement arrivé à Lyon à minuit, en conduisant très prudemment. Mais j’ai eu une très mauvaise expérience avec ça. J’avais du mal à m’endormir en repensant à ces images. Je roule beaucoup, mais c’est la première fois que je vis une situation aussi pénible. Le froid, la nuit et le manque d’information rendaient cette situation très anxiogène. »
De la Provence à Dijon, passer la nuit à Chalon
Marie, qui habite Fontaine-lès-Dijon, a dû traverser une bonne partie de la France ce samedi. Après avoir rendu visite à son fils dans les Bouches-du-Rhône, en milieu de semaine, elle est revenue en Côte-d’Or en compagnie de sa belle-mère, âgée de 87 ans et dont la mobilité est réduite. Mais leur périple s’est interrompu aux portes de la Côte-d’Or. « Nous avons été informés de l’interdiction de circulation des poids lourds, de l’accident de Beaune et de tous les autres sur l’A31, l’A36… » explique-t-elle.
« À 18h30, mon mari m’a dit au téléphone que notre rue, notre trottoir, notre terrasse étaient de véritables patinoires. La Saône-et-Loire ne semblait pas touchée, j’ai donc roulé le plus longtemps possible. Jusqu’au nord de Chalon, où nous quittons finalement l’autoroute pour rejoindre un hôtel près du péage. Nous avons pu nous détendre, passer une bonne nuit et reprendre la route vers 11 heures dimanche matin, dans de bonnes conditions. »
« Je n’ai jamais vu autant d’accidents et de gyrophares en si peu de temps »
Lucy, de Dijon, roulait en sens inverse. Elle devait se rendre à Prissé, près de Mâcon, en fin d’après-midi. Prise dans les bouchons sur l’A6, elle a vu son véhicule percuté par un autre.
« Nous avons dû nous arrêter à l’aire d’autoroute la plus proche pour constater les dégâts, sans pouvoir retrouver la voiture qui nous avait percuté. Nous avons attendu que l’autoroute soit débloquée suite à l’accident mortel et que les températures remontent un peu. Puis nous sommes retournés à Dijon, via la Route des Grands Crus. C’était une nuit d’horreur. Nous ne comprenions pas pourquoi l’A6 n’avait pas été fermée, comme l’A38. Et encore moins la présence de poids lourds, qui ont doublé sur la deuxième voie alors que la route était impraticable. Je n’ai jamais vu autant d’accidents et de gyrophares en si peu de temps. C’était apocalyptique ! »
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