Un premier cas de clade 1b du virus mpox, particulièrement répandu en Afrique, a été identifié en France. Ce nouveau variant est plus dangereux et plus transmissible que celui qui a provoqué une pandémie mondiale en 2022.
Un premier cas du nouveau variant mpox a été identifié en France, ont annoncé ce lundi 6 janvier les autorités sanitaires, qui se veulent rassurantes sur le risque d’infection pour la population générale mais rappellent les mesures de prévention pour les publics cibles.
· Un premier cas de clade 1b en Bretagne
Le ministère du Travail et de la Santé a été informé « d’un premier cas humain de clade 1b mpox sur le territoire national, en Bretagne. Les mesures de gestion préconisées ont été mises en place», a indiqué ce lundi à l’AFP le ministère de la Santé dans un communiqué, confirmant une information du quotidien régional Ouest-France.
“Le cas signalé concerne une personne n’ayant pas voyagé en Afrique centrale, zone dans laquelle les différents clades de virus mpox circulent activement depuis plusieurs mois, dont le clade 1b”, précise le communiqué.
“Cette personne a cependant été en contact avec deux personnes revenant d’Afrique centrale, des investigations sont en cours pour retrouver l’origine de la contamination et identifier toutes les personnes contacts”, ajoute-t-il.
“C’est exactement la même technique (que pour le Covid)”, explique sur le plateau de BFMTV le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé pour BFMTV. Il faut pouvoir « verrouiller le cercle qui a été en contact avec ces deux personnes » qui reviennent de Centrafrique, ajoute-t-il.
Selon Ouest-France, la femme testée positive au mpox clade 1b vit en Bretagne et a été diagnostiquée au CHU de Rennes. Elle « va bien », affirme le quotidien sans citer de source.
Sous surveillance à l’hôpital, un patient traité pour contamination au virus mpox récupère généralement en “trois à quatre semaines”, selon notre spécialiste. “S’il y a besoin d’un traitement, il existe un médicament antiviral qui est possible mais qui n’est pas forcément utile.”
· Troisième cas importé en Europe, des contaminations « sporadiques » attendues
Le ministère rappelle que quatre pays de l’Espace économique européen (EEE) ont identifié des cas de clade 1b mpox depuis cet été.
Deux cas importés ont été identifiés, le premier en Suède en août dernier, l’autre en Belgique en décembre. Deux autres cas autochtones ont été enregistrés au Royaume-Uni en octobre et en Allemagne en décembre.
Le risque d’infection par Monkeypox clade 1b pour la population générale en France et en Europe est considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), précise encore le communiqué.
« Mais des cas sporadiques, liés à des pays où la circulation virale est plus intense, peuvent survenir. La survenance de ce cas en France a été rapidement détectée grâce au système de surveillance mis en place.
· Une variante plus dangereuse et plus transmissible
La Mpox se caractérise par des lésions cutanées, telles que des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires. Identifiée pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en 1970, la maladie est longtemps restée confinée à une dizaine de pays africains.
Mais en 2022, l’OMS déclenche son plus haut niveau d’alerte mondiale lorsque le mpox clade 2b, alors appelé « variole du singe », dépasse les frontières de l’Afrique de l’Ouest, et notamment du Nigeria, pour provoquer une pandémie mondiale qui a touché de nombreux pays occidentaux dont la France. .
L’été dernier, l’OMS a de nouveau décrété une « urgence de santé publique de portée internationale », notamment en raison de la propagation du clade 1b, qui frappe l’est de la RDC et les pays voisins. Ce nouveau variant est plus mortel, mais aussi plus transmissible que celui à l’origine de la pandémie de 2022.
Parallèlement, une autre épidémie, provoquée par le clade 1, touche de nombreux enfants en Afrique centrale. En novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de maintenir son niveau d’alerte le plus élevé face à l’épidémie, en raison de l’augmentation des cas et des pays concernés.
La République démocratique du Congo (RDC) est de loin le pays le plus touché par ce virus, autrefois appelé « variole du singe ». En 2024, 215 cas de mpox, tous dus au clade 2b, ont été déclarés à Santé Publique France, avec une moyenne de 3 cas déclarés par semaine en fin d’année.
· L’importance de la vaccination
Les autorités sanitaires rappellent l’importance de la vaccination pour les populations à risque – notamment les hommes ayant des relations homosexuelles avec des partenaires multiples, ou les professionnel(le)s du sexe – et comme mesure réactive pour les cas contacts.
Les personnes ayant des liens étroits avec les pays d’Afrique centrale où le virus mpox circule activement peuvent également se faire vacciner, indiquent en outre les autorités.
“Même les personnes vaccinées contre la variole du singe dans les années 1970 sont protégées”, souligne le docteur Alain Ducardonnet sur BFMTV.
Si les vaccins disponibles ont été conçus pour répondre à la pandémie provoquée par le clade 2b, “on s’attend à ce que le vaccin soit efficace contre le virus du clade 1b même si cela n’a pas été formellement démontré pour l’instant”, a déclaré à BFMTV Olivier Schwartz, de l’Institut Pasteur. .com en août dernier.