l’essentiel
Le théâtre installé à proximité de l’église abbatiale a réussi à nouer des liens avec le public et de nouveaux partenaires. Résultat d’une gestion rigoureuse et d’une programmation continue.
Le réveillon des bénévoles s’est poursuivi jusqu’à 6 heures du matin au Scénophage. « Dans une auberge espagnole, avec 40 bénévoles. Que du bonheur», résume Philippe Caillau, le président du conseil d’administration du théâtre situé petite rue Saint-Michel, à l’ombre de l’église abbatiale.
Une « cave », dans l’esprit des théâtres des grandes villes, où les « Scènes de Pleine Lune », chaque mois, connaissent un succès grandissant, et pas seulement parce que l’accès est gratuit. Pour assister à ces scènes ouvertes aux amateurs (deux tiers) comme aux professionnels, il faut même réserver : janvier est complet, février le sera bientôt.
Nous inscrivons déjà le public pour mars. Face à l’engouement, Philippe Caillau et son équipe ont décidé de montrer leur reconnaissance à ceux qui osent monter sur scène. « De juin à août, nous monterons une « étape tremplin » avec Anacrouz. »
L’association créée par Isabelle Saura à La Crouzetterie peut accueillir 250 personnes en extérieur. Les bénévoles du Scénophage – neutres – constitueront le jury. « D’ici fin mai, nous sélectionnerons six artistes amateurs, trois issus du théâtre au sens large, trois musiciens. Ils se verront offrir 30 minutes de scène à Anacrouz et une vidéo de leur performance qu’ils pourront montrer aux producteurs du spectacle.
Le Scénophage, comme on l’a dit, approchait du précipice. Elle doit sa survie à une équipe de passionnés qui n’ont épargné ni leur temps ni leur huile de coude. Ces travaux, le suivi de la programmation, l’accueil du public leur valent une reconnaissance financière sous forme de subventions de la ville (1 000 €), du Département (750 €) et de mécénat privé (société albigeoise Maylis 1 000 €). et l’État (4 000 €). Philippe Caillaud ne s’affiche pas pour autant. La visibilité financière est assurée pour cet exercice, jusqu’au 31 août. Après ? D’autres partenaires voient le jour, comme le brasseur local La Berlue.
La stratégie du Scénophage est simple : ne laisser aucune ardoise aux communautés, rémunérer les artistes (ils reçoivent 60% des entrées) et constituer une cagnotte pour éventuellement compléter la cotisation (modeste) si les entrées sont peu nombreuses. Vous devrez également acheter un tapis de scène. « Mais c’est cher : 800 € », précise Philippe Caillau. Une remarque qui en dit long sur les ressources financières du théâtre.
Le plus coûteux serait l’acquisition de quatre projecteurs et portiques (3 000 €). Des associations soutiennent le Scénophage : Paroles de Femmes, l’Ecole Montessori, radio R’d’Autan. En 2024, le Scénophage devient producteur et noue des liens avec l’Université : son projet fait partie des cinq sélectionnés pour un cursus universitaire dans l’émission. Le bureau du théâtre est donc le gardien de trois étudiants de Champollion qui travaillent sur le scénario mais aussi la faisabilité financière et les vecteurs de diffusion.
Mike Bureaux (Compagnie Ktalop) écrit avec eux le spectacle : il devrait être validé en mai. Le Scénophage est devenu visible au-delà de sa porte cochère et crédible auprès du public et des institutions.