Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé mercredi d’intensifier encore les frappes sur Gaza si le mouvement islamiste palestinien continuait à tirer des roquettes sur son pays.
Depuis, des projectiles sont tirés presque quotidiennement depuis le territoire palestinien, et l’armée israélienne poursuit ses raids tandis que le Hamas a annoncé vendredi la reprise des négociations sur une trêve à Doha.
Le ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Gaza a fait état de 136 décès au cours des dernières 48 heures. Des chiffres, jugés fiables par l’ONU, nettement supérieurs à ceux communiqués ces dernières semaines.
Les services d’urgence de Gaza ont annoncé qu’au moins 31 personnes avaient été tuées samedi lors de plusieurs frappes israéliennes sur la bande côtière.
L’un d’eux, selon la même source, a entièrement détruit la maison de la famille al-Ghoula dans la ville de Gaza au petit matin, tuant 11 personnes, dont sept enfants et une femme.
Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
« Une grosse explosion nous a réveillés, tout a tremblé. J’ai été surpris de voir que c’était la maison de nos voisins, la famille al-Ghoula. Elle était habitée par des enfants et des femmes. Il n’y avait personne qui était recherché ou qui représentait un danger », témoigne Ahmed Moussa.
Des images de l’AFP dans le quartier de Choujaiya montrent des habitants fouillant parmi des décombres encore fumants et des corps alignés au sol, enveloppés dans des draps blancs.
La Défense civile de Gaza a également indiqué que cinq agents de sécurité, chargés d’escorter les convois humanitaires, avaient été tués par une frappe israélienne alors qu’ils circulaient à Khan Younes, dans le sud du territoire palestinien en proie à une grave crise humanitaire.
Les services d’urgence locaux ont également signalé la mort de 15 autres personnes lors de frappes sur l’ensemble du territoire, tant au nord, qu’au centre et au sud.
C’est dans ce contexte que reprennent les négociations indirectes entre le Hamas et Israël à Doha.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé jeudi les négociateurs de son pays à poursuivre les négociations au Qatar en vue d’un accord pour la libération des otages détenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Le mouvement palestinien a annoncé vendredi que ce nouveau cycle de discussions inclurait une « cessation complète des hostilités » et le retrait des troupes israéliennes de Gaza, ce qu’Israël n’a pas confirmé.
Malgré d’intenses efforts diplomatiques menés sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, aucune trêve n’a été conclue depuis la trêve d’une semaine fin novembre 2023.
La branche militaire du Hamas a publié samedi une nouvelle vidéo d’une otage, une Israélienne de 19 ans, Liri Elbag, qui a appelé son gouvernement à agir pour obtenir sa libération.
Malgré l’opposition des organisations de défense des droits humains et de certains élus démocrates, l’administration américaine de Joe Biden a également annoncé une vente d’armes à Israël estimée à 8 milliards de dollars. La vente, qui doit encore être approuvée par le Congrès, comprend des munitions de défense aérienne.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1.208 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant des otages morts ou tués. en captivité à Gaza.
Au moins 45.717 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas.