Décédé samedi 4 janvier à l’âge de 87 ans, Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale, était aussi connu pour son climato-scepticisme. Il conteste notamment le lien entre l’augmentation du CO2 et le réchauffement climatique.
Ministre de l’Éducation nationale sous Lionel Jospin de 1997 à 2000, Claude Allègre est décédé samedi 4 janvier à l’âge de 87 ans. En dehors de ses fonctions rue de Grenelle, ce géochimiste de formation était également connu pour ses positions controversées sur le changement climatique.
Claude Allègre fut un défenseur majeur des thèses climato-sceptiques dans la première décennie des années 2000. En 2010, il publie notamment un livre intitulé « L’imposture climatique », qui suscite l’exaspération de la communauté scientifique.
Dans cet ouvrage, l’ancien ministre remettait violemment en question le travail du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat mandaté par l’ONU, le GIEC, et dénonçait la mobilisation mondiale autour de ce qu’il considérait comme « un mythe infondé ».
Il a notamment contesté les conclusions des climatologues internationaux sur les liens entre CO2 et changement climatique. “Je pense actuellement qu’aux niveaux actuels, l’influence majeure du CO2 sur le climat n’est pas démontrée et qu’elle est même douteuse”, a écrit l’ancien ministre, arguant que l’impact des nuages ou de l’activité solaire était plus déterminant.
S’estimant « attaqués », plus de 600 scientifiques ont adressé une lettre à Valérie Pécresse, alors ministre de la Recherche, et à plusieurs grands instituts scientifiques. Ils ont dénoncé les « approximations » du livre de Claude Allègre, révélant des données ou des affirmations « tantôt fausses, tantôt inexactes, ou qui appellent des commentaires parce qu’elles font une présentation tronquée de la réalité ».
“Pas le sujet majeur”
Valérie Pécresse a alors demandé à l’Académie des sciences de trancher, pour mettre un terme à la polémique. L’organisation a ainsi publié un rapport dans lequel elle réfute les thèses de Claude Allègre et réaffirme que l’augmentation du CO2, liée aux activités humaines, est la principale cause du réchauffement.
“Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique entre 1975 et 2003. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère”, écrit l’Académie des sciences. L’augmentation du CO2 et, dans une moindre mesure, des autres gaz à effet de serre, est sans doute due à l’activité humaine.
Estimant que le texte insistait sur des « incertitudes » en matière de prévisions climatiques, Claude Allègre l’a qualifié de « compromis » et a accepté de le signer, insistant toutefois sur le fait que sa position n’avait pas « évolué ».
Peu après, en 2011, l’ancien ministre de l’Éducation nationale lance la Fondation « Écologie du futur » qui dit avoir pour objectif de promouvoir « l’innovation scientifique et technologique » afin de développer une « écologie positive, réparatrice »… mais sans aborder la question. du réchauffement climatique. Dans un entretien à l’AFP, Claude Allègre déclarait à l’époque : “ce n’est pas le sujet majeur”.