L’idiot qui a gagné la guerre froide, époque Ronald Reagan

Acteur de second rang et de série B, mais élu gouverneur de Californie, Ronald Reagan a exercé deux mandats à la présidence des États-Unis. Tout le monde le prenait pour un idiot sans instruction et pourtant dans Le Crétin qui a gagné la guerre froide Jean-Yves Le Naour, historien et scénariste avec Cédrick Le Bihan au dessin, raconte la vie politique d’un homme dont le charisme fondamental a su mettre les Soviétiques à leur place, cela leur a fait peur car c’était tellement imprévisible et ingérable. Homme curieux, Ronald Reagan. On fera le rapprochement avec Trump mais pour avoir suivi journalistiquement ses deux mandats Reagan ne lui ressemblait pas vraiment sur le fond hormis le fait que Reagan a été acclamé lors de ses deux élections. Le Naour a fait un excellent travail de recherche, suivant jour après jour Reagan dans ses travaux. Le Bihan n’a pas trop précisé les traits des personnages, ce qui fait que parfois même en territoire familier on cherche des noms. Il n’en reste pas moins que cet album remet les choses à leur place et pour beaucoup de jeunes lecteurs ce sera une découverte à ne pas manquer car il explique aussi la réalité américaine, l’Amérique d’abord.

1980, convention républicaine, Reagan est en tête, Bush sera vice-président. On sort du placard Goldwater, le plus à droite des anciens candidats. Les Rouges, les Russes bien sûr, sont la cible désignée. L’Iran en prime avec la prise d’otages. Dieu est avec lui et Carter se présente contre lui !. Reagan sait communiquer, acteur plus que moyen, ne connaît pas ses dossiers. Un débat avec Carter balayé par un Reagan qui raconte des blagues mais qui fait mouche. On parle d’une économie en chute libre (comme aujourd’hui). Le vote est implacable. Carter a 49 grands électeurs, Reagan 489. Bingo pour Ronald qui n’aime pas se lever tôt même le jour de son investiture. Il fait peur à tout le personnel politique. Il ne veut plus emprunter (il va changer d’avis), la Bourse suit. Et cela rassemble l’opinion publique. Fini la pression fiscale, redonnez de l’argent aux riches. De 70% d’impôt, il veut passer à un maximum de 30%. Sur le plan international, nous n’allons plus discuter avec l’URSS et mettre en place un vaste programme militaire dont le point d’orgue sera Star Wars, un système anti-missile qui doit coûter des milliards. Il ne se soucie pas du climat. Humour et substance offensants.

Reagan était-il un grand président ? Oui si l’on considère qu’il envoie Andropov, Gorbatchev dans les cordes. Face à un Mitterrand, à un Thatcher, il dira même que déflation et dévaluation, c’est la même chose. Sa stratégie est simple contre l’URSS : il gagne, ils perdent. Teller lui explique que les lasers installés sur les satellites pourront détruire les fusées russes. S’en suit un bras de fer, la réélection écrasante, le vol de Korean Airlines abattu par les Russes comme a priori le 25 décembre 2024 celui de l’Embraer 190 du vol 8243 d’Azerbaijan Airlines. Il se rendra à Berlin, en Moscou et le mur tombe. Finalement, un imbécile de Reagan ? Pas si sûr, car cela lui convenait que les gens le considèrent comme stupide, même s’il a doublé la dette publique américaine en huit ans. On parlera de l’ère Reagan, qui est une référence, mais en revanche avec une politique sociale oubliée.

L’idiot qui a gagné la guerre froide, Collection Grand Angle, 15,90 €

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Yabusele brille alors que les Sixers repoussent les Wizards en difficulté
NEXT les nouveaux prix pour chaque marque